Le président de l’Union africaine en visite au Burundi
Diplomatie

@rib News, 16/01/2013 – D’après AFP, PANA et Xinhua

Le chef de l’Etat béninois et président en exercice de l’Union africaine (UA), Thomas Boni Yayi, a effectué, dans l’après-midi de mercredi, une visite de travail de quelques heures à Bujumbura, a-t-on constaté dans la capitale burundaise, où il a effectué une brève étape d'une tournée de douze pays du continent.

Il a déclaré que son déplacement s'inscrit dans le cadre de préparer le prochain sommet de l'Union Africaine, un sommet qu'il veut panafricaniste. M. Boni Yayi s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec son homologue burundais Pierre Nkurunziza au cours de laquelle ils ont discuté de l'organisation du prochain sommet de l'UA, prévu fin janvier à Addis Abeba, et de la disponibilité affichée par le Burundi à fournir des troupes si la force africaine au Mali était élargie au-delà des militaires de la CEDEAO.

« Uni, le continent africain devient une force. J'ai attiré l’attention de nos chers collègues que nous sommes de plus en plus en train de nous écarter de la vision des pères fondateurs de l’Organisation de l'Union Africaine, c'est-à-dire cette unité indispensable qui nous permet de décrire les conditions de paix et de stabilité. Je crois qu'ils m'ont bien écouté et m'ont donné raison. Nous pensons que le prochain sommet sera le sommet de la vérité dans la réflexion qui va nourrir ce nouvel élan du panafricanisme », a indiqué le président Boni Yayi dans une conférence de presse qui a sanctionné la fin de cette visite.

Il a à cet effet indiqué qu'il a eu de son homologue burundais Pierre Nkurunziza la promesse qu'il va participer à ce sommet et donner sa contribution.

Le président Boni Yayi a par ailleurs déploré le caractère consultatif de la Commission africaine en lieu et place d'un pouvoir de décision à l'instar du parlement européen.

« Notre Commission a un statut ou une voix consultative. Ce n’est pas normal si l'on la compare au parlement européen de Strasbourg qui a un pouvoir de décision. Pourquoi notre continent ne peut pas aller vers là pour nous préparer déjà le terrain sur les dispositions légales que nous devrions prendre ? », s'est interrogé le président en exercice de l'Union Africaine.

Il a plaidé pour une voix commune du continent africain dans le concert des nations et ainsi éviter la cacophonie.

« Nous avons estimé qu'il nous faut revisiter nos textes et voir comment le continent africain peut parler d'une seule voix et éviter la cacophonie d'une part, et d'autre part, voir les responsabilités du Président de l'Union africaine et de celui de la Commission africaine, voir également le type de gouvernance au niveau de chacun de nos Etats pour que les coups d'Etat militaires soient proscrits », a-t-il ajouté au cours de la conférence de presse qu'il a animée conjointement avec son homologue burundais Pierre Nkurunziza.

Le prochain sommet panafricaniste se tiendra à Addis-Abeba en Ethiopie du 27 au 28 janvier prochains. Le président Boni Yayi a expliqué que ce sera le tour d'un président de l'Afrique de l'Est qui va lui succéder à la tête de l’Union africaine.

Boni Yayi salue le "travail remarquable" de la France au Mali .

Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat béninois Thomas Boni Yayi, a salué mercredi à Bujumbura le « travail remarquable » de l'armée française au Mali, estimant qu'elle était en train de « pratiquement sauver » l'Afrique.

« Je crois que la France est en train de faire un travail remarquable au Mali, et bientôt certains membres de la Cédéo (Communauté économique des Etat de l'Afrique de l'Ouest) vont envoyer des troupes », à ses côtés, a-t-il déclaré.

La France « a envoyé plus d'un millier de soldats qui aujourd'hui sont pratiquement en train de nous sauver, autrement ce péril terroriste aurait progressé au détriment de toute une sous-région, de tout un continent et du monde », a déclaré M. Boni Yayi, dont le pays est membre de la CEDEAO.

Conformément à une résolution de l'ONU, la CEDEAO doit constituer une force d'intervention de 3.300 soldats contre les islamistes qui occupent le nord du Mali depuis mi-2012.

Selon M. Boni Yayi, son déploiement a pris du retard parce que « les Maliens ne parlaient pas d'une seule voix, dans la CEDEAO on ne parlait pas d'une seule voix ».

La France est intervenue car « pendant qu'on était en train de nous préparer, ces terroristes ont décidé carrément d'envahir tout le Mali » et « on n'était pas prêts à intervenir », a-t-il expliqué, en référence aux récentes avancées des islamistes en direction de la capitale Bamako.

Le président en exercice de l'UA s'était déjà dit « aux anges » après le lancement de l'opération militaire française au Mali.

M. Boni Yayi était attendu dans la soirée à Kampala où il devait rencontrer jeudi le président ougandais Yoweri Museveni. Ses étapes suivantes doivent l'emmener à Kigali et à Nairobi notamment.