Léonard Nyangoma annonce pour bientôt la fin de son exile
Politique

@rib News, 11/02/2013

 Le chef historique de la rébellion au Burundi, Léonard Nyangoma va bientôt regagner le pays natal après deux ans d’exile en Europe, a-t-il annoncé sur la Radio Isanganiro émettant à partir de Bujumbura. Selon Nyangoma, son retour n’est pas une réponse à l’appel du Président Nkurunziza, mais plutôt à l’appel des membres de son parti d’opposition, le Conseil National de Défense de la Démocratie (CNDD).

« Ce n’est pas au président que nous répondons, mais plutôt aux membres  de mon parti », a-t-il déclaré. Seule la voix des membres de son parti compte beaucoup à son oreille, en déplaise ce que le président a dit. « Des membres qui sont respectés dans leurs décisions », selon lui.

Nyangoma, qui avait fait l’objet de poursuites juridiques dit que tout n’est pas fini mais qu’il va retourner dans son pays pour se préparer aux élections de 2015 qui se profilent déjà à l’horizon.

Le président de la République Pierre Nkurunziza avait, le 1 juillet 2012 lors de la célébration des 50 ans d’indépendance du Burundi, appelé les leaders politiques en exile à rentrer au pays.

Le président Nkurunziza a, au cours d’une réunion restreinte tenue il y a quelques mois à Ngozi sa province natale, confirmé aux cadres du parti au pouvoir que les politiciens exilés devaient renter. Cette annonce n’a pas plu aux grands ténors du CNDD-FDD, ce qui a, selon certaines sources, poussé Nkurunziza à procéder à un toilettage dans ses rangs.

D’abord un changement des Gouverneurs de province y compris des intouchables, tel que le Gouverneur de Karusi Sylvestre Ndayizeye, puis un remaniement ministériel. Actuellement des Directeurs de départements et des DG des entreprises paraétatiques sont en train de vivre un grand évènement de remaniement.

Cependant, il est difficile de faire un lien entre ce toilettage dans les rangs du pouvoir et le retour annoncé des politiciens exilés. L’annonce du retour de Nyangoma intervient en effet dans la foulée de celle annonçant le retour pour bientôt d’Alexis Sinduhije, président du parti MSD lui aussi exilé en Europe. Quelque chose semble bouger au Burundi selon certains observateurs.

Rappelons que lors de la visite au Burundi début de cette année de Paul Seger, président du groupe de consolidation de la paix aux Nations Unies pour le Burundi, les organisations de la société civile qui ont rencontré cet expert du Burundi avaient appelé au retour des exilés politiques pour les élections de 2015, appelant les Nations Unies a joué un rôle important dans ce retour. [JMM]