L'Afrique de l'Est mobilisée dans la lutte contre l'insécurité alimentaire
Afrique

PANA, 25 février 2013

Addis Abeba, Ethiopie - Quelque dizaines de chercheurs africains ainsi que des décideurs politiques, réunis ce lundi à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour une première conférence internationale de recherche sur les biotechnologies agricoles, ont convenu de travailler ensemble et de rassembler les efforts afin d'harmoniser leurs méthodes dans la lutte contre l'insécurité alimentaire, notamment dans la sous-région d'Afrique de l'Est.

Cette mobilisation des chercheurs africains intervient au moment où un récent rapport rendu public du Fonds des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) souligne que certaines parties de l'Afrique de l'Est et de la corne de l'Afrique figurent parmi les régions du monde où l'insécurité alimentaire est la plus forte.

"Compte tenu de la précarité de cette situation, tout choc extérieur - qu'il s'agisse d'une sécheresse, d'une inondation ou d'une invasion de migrateurs nuisibles - peut avoir des conséquences irrémédiables pour une multitude de personnes", souligne la FAO dans ce rapport intitulé "Éliminer l’insécurité alimentaire dans la corne de l’Afrique".

A l'ouverture de cette rencontre, le Directeur général de l’Institut international de recherche sur le bétail (ILRI, sigle en anglais), Jimmy Smith, a déclaré que les biotechnologies pouvaient aider l'Afrique à surmonter les changements climatiques.

"Ce qui importe pour l'instant est que cette initiative doit désormais privilégier les agriculteurs pauvres des pays défavorisés, en l'occurrence la région de l'Afrique de l'Est et la Corne de l'Afrique", a-t-il ajouté.

Même si des recherches antérieures ont prouvé quelques échecs des biotechnologies dans les différents secteurs de l'alimentation et de l'agriculture des pays en développement, les chercheurs africains sont persuadés que ces innovations biotechnologiques peuvent aujourd'hui avoir un rôle important à jouer pour doubler la production vivrière et affronter les aléas du changement climatique à travers le continent.

Il a été noté en outre que la région Afrique de l'Est reste toujours en proie à l'insécurité alimentaire perpétuelle dont la cause réside notamment dans le  recours à des pratiques agricoles dépassées, à l'absence d'un mécanisme efficace de diffuser de nouvelles technologies pour les petits agriculteurs, sans oublier les conditions météorologiques imprévisibles, en raison des phénomène de changement climatique.

"Pour l'instant, il est pas seulement question pour les chercheurs en Afrique de l'Est de songer à comment aider les petits exploitants agricoles à accroître leur production de façon durable, mais aussi, cela doit aller de pair avec la mise en place de mécanismes permettant l'efficacité de l'industrie alimentaire et de promouvoir l'accès aux marchés en vue de renforcer les moyens d'existence dans la sous-région", a indiqué M. Smith.

On rappelle que le nouveau programme de recherche sur les biotechnologies agricoles concerne tous les cinq pays membres de la Communauté est- africaine ainsi que l'Ethiopie.