Burundi : Ban se félicite d'une volonté de dialogue pouvoir-opposition
Diplomatie

@rib News, 11/03/2013 – Source AFP

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité lundi de la volonté de dialogue des acteurs politiques burundais, au pouvoir ou dans l'opposition, dans la perspective des prochaines élections en 2015.

L'opposition avait boycotté les précédentes élections générales de 2010. Certains de ses représentants, exilés depuis, sont rentrés pour l'ouverture d'un atelier organisé sous l'égide de l'ONU pour établir une feuille de route en vue des prochaines élections.

« Pour la première fois depuis (les élections de) 2010, vous vous rassemblez pour parler des élections et, dans une perspective plus large, pour envisager l'avenir politique de votre pays », a déclaré Ban Ki-moon dans un enregistrement vidéo en français projeté à l'ouverture de l'atelier.

« Je me félicite de votre volonté de dialogue », a-t-il ajouté, souhaitant que les débats aident à définir les prochaines étapes que devra franchir le Burundi sur la voie de la démocratie et du développement.

L'atelier réunit les responsables des 44 partis politiques agréés au Burundi. Il a débuté lundi en présence du premier vice-président burundais, Térence Sinugnuruza, accompagné d'une demi-douzaine de ministres, ainsi que de représentants de la communauté internationale.

« Je vous exhorte à échanger sur les éléments pouvant vous permettre de développer une feuille de route consensuelle pour les prochaines élections », a insisté le chef du bureau de l'ONU au Burundi, Parfait Onanga-Anyanga, évoquant l'importance d'un environnement pré-électoral qui assure la pleine et libre participation de tous les partis politiques au jeu politique

Tout en reconnaissant l'importance de la réunion, le ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana, a bien précisé qu'elle ne serait pas l'objet d'une négociation, mais d'échange sur les leçons à tirer sur les élections de 2010 pour mieux préparer celles de 2015, et au-delà ça n'engagera pas le gouvernement, a-t-il martelé.

Deux leaders d'opposition, Alexis Sinduhije et Pascaline Kampayano, sont rentrés de deux années d'exil samedi en vue de la réunion.

Agathon Rwasa, leader historique des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL, deuxième force politique du pays), a décliné l'invitation, et reste toujours dans la clandestinité. Mais il est représenté par son porte-parole, Aimé Magera, lui aussi revenu de son exil en Belgique pour l'atelier.

Les élections de 2010 avaient été remportées par le président Pierre Nkurunziza et son parti, le Cndd-Fdd. Les violences qui avaient suivi avaient fait craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans le pays, marqué par une guerre civile qui a fait près de 300.000 morts entre 1993 et 2006.