Burundi : Le tout puissant Giswaswa arrêté et conduit à Mpimba
Justice

@rib News, 11/03/2013

 Le patron d’Air Burundi, Me Evrard Giswaswa, ancien Maire de la ville, vient de passer sa première nuit la maison de détention de Mpimba, dans le cadre des enquêtes sur l’incendie du marché centrale de Bujumbura, a-t-on constaté sur place. Selon le mandat d’arrêt émis lundi contre Giswaswa, l’ancien Maire de la capitale est accusé de « complicité dans la gestion frauduleuse, concussion, et prise illégale d’intérêt ».

Selon une information filtrée de la commission d’enquête de l’incendie du marché de Bujumbura, l’Office Burundais des Recettes OBR ne percevait que des taxes de moins de 2500 stands de l’ancien marché de Bujumbura alors que la Société de Gestion du Marché Central de Bujumbura avait aménagé plus de 4500 stands. La question est « où allait le reste de l’argent ? »

L’ancien Maire de la ville de Bujumbura - qui venait d’ailleurs de fêter en famille et en grandes pompes le fait d’avoir atteint un record dans ses dépôts bancaires (10 milliards dit-on) - était revenu la veille d’une mission de travail à l’étranger. Des sources proches de ce milliardaire indiquent qu’il avait hésité è rentrer de sa mission mais avait été tranquillisé par ces relations au sommet de la sphère de l’Etat.

Mias dès le lendemain de son retour à Bujumbura, il a été arrêter à son domicile sur mandat d’amener et il a passé presque toute la journée à répondre aux questions des membres de la Commission d’enquête sur l’origine de l’incendie du marché de Bujumbura, le 27 janvier 2013.

A 16 jours de la fin de la période d’enquête allouée par le Gouvernement, d’autres hauts cadres de l’Etat, qui seraient de mèche avec l’ancien Maire, sont dans la peur d’être interrogés sur ce même fait.

Giswaswa était bien habillé et parfumé comme d’ailleurs à son habitude. Mais ce lundi après midi, l’un des hommes les plus riches du parti présidentiel avait montré une résistance d’abord annonçant aux journalistes des médias privés qui étaient déjà présents qu’il ne savait pas de quoi les membres de la Commission lui voulaient.

« Je ne peux pas monter dans un véhicule de la Police, je suis député », ne cessait de marteler Giswaswa qui exigeait, avant d’être arrêté, les procédures de levée de l’immunité mais sans succès.

Tout avait été joué depuis longtemps

Me Giswaswa, le puissant homme de confiance d’en haut, avait été limogé de la tête de la Mairie de Bujumbura depuis un certain temps et nommé à la tête d’Air Burundi, une entreprise de l’Etat presque ruinée. Il aurait peut être regagné le Parlement, ce qui n’a pas eu  lieu. On dirait que les choses se jouaient depuis longtemps. Si l’ancien Maire avait transité vers l’hémicycle de Kigobe il aurait été difficile de le transférer comme on l’a vu ce lundi vers la prison centrale de détention.

Des sources contactées sur place à Mpimba ont souligné que les préparatifs étaient en cours à Mpimba. Un groupe de travailleurs de la prison de Mpimba balayaient l’une des chambres dites VIP de cette prison. Un grand locataire était attendu. C’était le DG d’Air Burundi en la personne : Evrard Giswaswa.

Des pleures de sa sœur et le retard de sa femme

Avant le départ de Giswaswa vers la maison centrale de détention, sa sœur est le premier membre de la famille qui est arrivé pour lui dire au revoir. Versant des larmes, la sœur de Giswaswa a plaidé pour la libération de son frère, mais en vain.

« Donne-moi au moins le temps de lui dire au revoir » criait sa sœur, sans réponse verbale de la part de la Police sauf une résistance et une matraque de la part de celle-ci.

Cette femme, visiblement jeune s’est aussi fâché contre les journalistes comme quoi ils sont « à l’origine de son emprisonnement », avant de se ressaisir et parler dans des mots un peu polis. Elle a failli même s’attaquer au cameraman de la Télé Renaissance pour l’empêcher de prendre des images.

Sa femme elle est arrivée alors que son mari avait déjà conduit vers Mpimba, mais avec une mine amère contre les journalistes et les membres de la commission. [JMM]