Burundi : Le dialogue politique va entrer dans le vif du sujet ce mardi
Politique

RFI, 11 mars 2013

Burundi : ouverture du premier dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition

Lundi 11 mars s’est ouvert au Burundi le premier dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition. Plusieurs membres de cette opposition qui avaient fui le pays après leur boycott des élections de 2010 et des violences qui s’en sont suivies, sont rentrés d’exil pour participer à cet atelier.

Ces discussions qui se tiennent à huis clos, dans les enceintes du bureau des Nations unies au Burundi et sous les hospices de l’ONU, vont entrer dans le vif du sujet ce mardi. En attendant, chacun a voulu marquer son territoire.

Signe que la communauté internationale veut que ce dialogue politique aboutisse à du concret, c’est le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en personne, qui a donné le la hier, dans un enregistrement vidéo en français, projeté lors de la cérémonie d’ouverture de ces travaux. « Je me félicite de votre volonté de dialogue, a-t-il affirmé. Je vous engage à avoir des échanges ouverts et constructifs sur les questions délicates ».

Puis son représentant au Burundi, le Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, a fixé en quelque sorte le cap que doivent atteindre dans les trois jours les acteurs politiques burundais : une feuille de route pour des élections inclusives et apaisées en 2015.

Le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana, qui représente le gouvernement burundais lors de ces assises, a voulu marquer dès le départ les limites de cet exercice. « Bien entendu, a déclaré le ministre, les recommandations qui vont sortir de cette réunion vont engager le gouvernement. Mais ce n’est pas une négociation, ce n’est pas une réunion de remise en cause des institutions, c’est une réunion d’échanges sur les leçons à tirer des élections de 2010 pour mieux se préparer aux élections de 2015. Au-delà de cela, ça n’engagera pas le gouvernement ».

L’opposition burundaise ne dit pas le contraire. Elle exige uniquement, expliquent plusieurs de ses membres, des conditions pour des élections libres et démocratiques en 2015.