APA, 12-03- 2013

Dar es Salaam (Tanzanie) - Joseph Torner, un militant des droits de l’homme a condamné la vague de meurtres des albinos en Tanzanie, indiquant que la recrudescence des assassinats étaient causés par le manque de volonté politique de la part des dirigeants tanzaniens pour juguler ce phénomène.

Torner s'exprimait mardi dans la région nord de Tanga, lors d'une conférence de presse, suite à de récentes informations faisant état de nouveaux meurtres d'albinos dans la région occidentale de Tabora.

Il a appelé le gouvernement et les responsables politiques de prendre « immédiatement » des mesures punitives contre les auteurs et de lancer des campagnes stratégiques pour mettre un terme à cette pratique dans le pays.

Selon Torner, ces actes d'atrocité à l'égard des albinos sont contraires aux droits humains et constituent une violation de la Constitution du pays qui garantit à tout citoyen, la sécurité et le droit à la vie.

"Les albinos vivent dans la peur d'être traqués et tués comme des animaux sauvages", a-t-il déclaré.

Torner a ajouté que plus de 70 personnes avaient été tuées et 28 autres blessées dans différentes régions du pays, depuis le début de ces tueries en 2006.

"Les meurtres d'albinos montrent clairement qu'il n'existe aucune volonté politique de la part des dirigeants pour résoudre cet honteux fléau discriminatoire", a déclaré Joe Torner.

M. Tornor qui souffre également d'albinisme, a déploré le fait que malgré la mise sur pied d'une force spéciale chargé d'enquêter sur ces meurtres, aucun résultat tangible n'a été réalisé.

Il a souligné à cet effet que depuis 2006, plus de 200 suspects ont été arrêtés, mais seulement trois d'entre eux ont été reconnus coupables.

Les albinos sont persécutés pour les prétendus pouvoirs magiques que procurent certaines parties de leurs corps.

De même, certains albinos sont soumis à l'ostracisme et même mis à mort car on estime qu'ils portent également malheur.