Burundi : Les tensions politiques cèdent la place à des compromis
Politique

Compromis historique à l'issue du dialogue politique national au Burundi

PANA, 14 mars 2013

Bujumbura, Burundi - Les tensions politiques de ces derniers temps ont cédé la place à des compromis "historiques" en l’espace de trois jours de dialogue "convivial" entre le pouvoir et l’opposition burundaise, sous la médiation des Nations unies, a constaté la PANA sur place.

De lundi à mercredi, tout le gotha politique national a été interné dans les enceintes de la représentation nationale des Nations unies, aux abords du lac Tanganyika, à l'ouest de Bujumbura, la capitale du pays, pour "vider le sac" au sujet des questions qui fâchent depuis la fin des élections générales de 2010 qui ont été contestées par une grande partie de l’opposition et créent un climat sécuritaire délétère dont les séquelles sont aujourd’hui encore palpables.

Certains leaders politiques avaient d’ailleurs pris le chemin de l’exil et n’ont refoulé le sol natal qu’à la veille de l’ouverture du dialogue et moyennant de sérieuses garanties sécuritaires du pouvoir en place au Burundi.

Au chapitre des résultants du premier round de dialogue national depuis 2010, le pouvoir et l’opposition sont tombés d’accord, entre autres, sur la nécessité de revisiter le code électoral en vigueur dans le pays pour que le cadre des prochaines échéances de 2015 ne souffre d’aucun flou juridique.

Le code électoral consensuel doit être discuté et disponible avant la fin de cette année, se sont accordés les différents protagonistes politiques burundais.

De même, la révision de certaines dispositions caduques de la constitution actuellement d’usage au Burundi aura été faite avant les prochaines consultations populaires.

Un autre point de consensus a porté sur une révision transparente du fichier électoral ainsi que la délivrance de cartes nationales d’identités et d’électeurs à tous les citoyens en âge de voter.

L’usage du bulletin unique, le regroupement de scrutins, le traitement équitable et la prise en charge des mandataires des candidats, ainsi que l’affichage public de procès-verbaux de dépouillement sont autant d’autres points de consensus qui ont sanctionné les trois jours 'historiques' de dialogue politique.

Des observateurs nationaux, internationaux et régionaux seront enfin les bienvenus lors des prochaines élections de 2015.

Du côté des observateurs politiques indépendants et des médias à Bujumbura, la sagesse et la perspicacité du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Burundi, le Gabonais Parfait Onanga, sont pour beaucoup dans le rapprochement des différents acteurs politiques au Burundi qui se regardaient, la veille encore en chiens de faïence.

D’autres mettent un peu de bémol et ne seront rassurés que par la traduction dans le concret des compromis de cette esquisse de dialogue politique national dans un pays habitué à des voltes-face au gré des humeurs, intérêts et calculs des uns et des autres.