Visite de Louis Michel dans la Région des Grands Lacs |
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PANA, 10/03/2009 Bruxelles, Belgique - Le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, quittera Bruxelles mercredi pour une tournée qui le conduira dans trois pays de la Région des Grands Lacs, Burundi, Rwanda et RD Congo, a-t-on appris mardi de source officielle européenne. Au cours de cette tournée, Louis Michel rencontrera les chefs d'Etat des trois pays avec lesquels il va tenter de relancer la Communauté économique des pays de Grands Lacs (CEPGL), une organisation paralysée, notamment, à la suite des conflits récurrents qui minent cette région troublée de l'Afrique. La CEPGL vise à réaliser l'intégration économique du Rwanda, du Burundi et de la RD Congo, l'objectif étant de créer une interdépendance telle qu'aucun de trois Etats n'aurait intérêt à lancer une attaque ou soutenir un groupe armé contre son voisin. Mais depuis sa création, il y a plus de deux décennies, l'organisation régionale est restée paralysée à cause notamment des rivalités inter communautaires, très fortes entre Hutus et Tutsis au Rwanda et au Burundi. Par ailleurs les gouvernements de ces deux pays ne sont pas très chauds pour rendre formel, le commerce informel (illicite), très florissant, qu'ils entretiennent avec la RD Congo. Il faut savoir que le minerais de Coltan congolais, servant à la fabrication des satellites, ordinateurs et téléphones portables est exporté essentiellement via Kigali, la capitale du Rwanda, pays par où transitent également en très grande quantité, d'autres produits sortis illégalement de la RDC comme, la cassitérite, l'or, le diamant et le bois. Sans compter l'important commerce informel des produits vivriers qui traversent allègrement les frontières des trois pays pour nourrir les populations congolaises, burundaises et rwandaises. Louis Michel entamera son périple par le Burundi où il va s'entretenir avec le Président Pierre Nkurunziza de l'évolution de la situation politique dans ce pays, après l'accord de cessez-le-feu signé par le gouvernement de Bujumbura avec le PALIPEHUTU-FNL, dernier groupe rebelle ayant consenti à déposer les armes. Le commissaire européen va s'enquérir des progrès réalisés dans l'intégration dans les Forces armées nationales du Burundi des combattants des FNL, devenues parti politique après avoir renoncé au label PALIPEHUTU groupe extrémiste qui revendiquait tout le pouvoir pour le peuple hutu, très largement majoritaire au Burundi. Après Bujumbura, Louis Michel se rendra à Kigali où il sera reçu par le Président Paul Kagame avec lequel il s'entretiendra des résultats des l'opération militaire conjointe menée par les forces armées rwandaises et congolaises en RDC pour neutraliser les FDLR, groupe rebelle rwandais constitué d'anciens Interhamwés et des Ex-FAR. L'opération est à présent terminée, et les FLDR, dont les principales bases ont été détruites dans le maquis en RDC, se trouvent complètement paralysées faute de moyens de communication (téléphone portable) qui sont détruits. En outre, Louis Michel ne manquera pas de s'enquérir sur le sort de Laurent Nkundabatware le chef rebelle du CNDP, qui, depuis janvier, se trouve en état d'arrestation au Rwanda. Kinshasa exige son extradition, mais le chef rebelle qui se proclamait être tutsi de souche congolaise, revendique désormais la nationalité rwandaise ! Ce qui place Kigali dans l'embarras de l'extrader vers la RDC. Après Bujumbura et Kigali, Louis Michel sera reçu à Kinshasa par le président Joseph Kabila pour évoquer la situation dans l'est de la RDC après le ralliement aux FARDC des milices du CNDP et la neutralisation des FDLR. La catastrophe humanitaire qui affecte plus d'un million de Congolais errant dans la nature dans le Nord Kivu après les attaques rebelles du CNDP, sera également au centre de l'entretien entre Louis Michel et Joseph Kabila. |