Fin de la visite du chef de l'Etat somalien au Burundi
Cooperation

PANA, 13/03/2009

Bujumbura, Burundi - Le chef de l'Etat somalien, Cheikh Sharif Ahmed, a terminé, vendredi, une visite de travail de quatre jours au Burundi centrée sur les problèmes de sécurité dans son pays et les voies et moyens de renforcer les relations bilatérales de coopération ente Mogadiscio et Bujumbura, a-t-on appris de source officielle à Bujumbura.

A son arrivée mardi dernier dans la capitale burundaise, le président somalien avait indiqué être venu présenter ses condoléances au peuple burundais et aux familles des 16 militaires burundais tués le 22 février dernier à Mogadiscio dans une attaque d'insurgés islamistes qui, par ailleurs, a fait une vingtaine de blessés graves.

Le geste a suscité beaucoup d'admiration dans l'opinion burundaise sans toutefois mettre fin aux divergences d'appréciations sur la nécessité et l'opportunité de maintenir des troupes dans le bourbier somalien qui a déjà dérouté des armées encore plus puissantes, comme celles des Etats- Unis ou de l'Ethiopie voisine.

La grogne la plus assourdissante est venue du Parlement burundais où de nombreuses voies de députés et sénateurs continuent à demander des comptes et explications au pouvoir de Bujumbura pour avoir dépêché des troupes en terre étrangère en violation de la Constitution qui donne normalement un droit de regard aux représentants du peuple avant de décréter ce genre de mission.

Dans ses contacts tous azimuts, le président somalien a dû réserver un jour de sa visite à l'Assemblée nationale et au Sénat pour prendre la température de lui-même avant d'envisager la suite.

Les miliciens islamistes, de leur côté, ne désarment pas et ont encore fait parler la poudre à Mogadiscio pendant la visite au Burundi de Cheikh Ahmed Sharif.

L'attaque de jeudi a fait un mort parmi les assaillants et un blessé du côté de la force burundaise de maintien de la paix en Somalie.

Trois officiers burundais de la force africaine de maintien de la paix en Somalie (AMISOM) sont, par ailleurs, morts dans un crash d'avion, lundi dernier, au-dessus de l'aéroport international d'Entebbe, en Ouganda, alors qu'ils se rendaient à leur poste d'attache à Mogadiscio.

Leurs corps ainsi que ceux d'au moins huit autres passagers et membres d'équipage n'ont pas encore été localisés dans les eaux boueuses du Lac Victoria où loge l'épave de l'avion qui a pris feu cinq minutes après son décollage pour des raisons encore inconnues.

Malgré toutes ces vicissitudes, le président burundais et son homologue somalien se sont réconfortés mutuellement lors des cérémonies d'adieu à l'aéroport international de Bujumbura, la capitale du Burundi.

"La guerre n'est pas une fatalité absolue", a rassuré le président Nkurunziza dont le pays tente, lentement mais sûrement, de sortir de plus d'une décennie d'un conflit fratricide.

De son côté, le président Sharif Ahmed n'a pas tari d'éloges sur l'accueil reçu à Bujumbura et a invité son homologue burundais à se rendre en visite officielle à Mogadiscio à une date qui reste à déterminer.

On rappelle que le Burundi et l'Ouganda sont, pour le moment, les seuls pays contributeurs de troupes à l'AMISOM avec des effectifs de 3.500 hommes alors que l'UA espérait au moins 8.000 soldats de plusieurs provenances pour affronter le défi de la paix dans ce pays de la Corne de l'Afrique en proie à plus de 17 ans de guerre civile.