Mobilisation pour tenter de convaincre les Sénateurs burundais
Droits de l'Homme

RFI, 19 avril 2013

Burundi : de nouveaux soutiens dans la lutte contre le projet de loi sur la presse

Le Sénat doit adopter ce vendredi 19 avril un projet de loi sur la presse voté par l’Assemblée nationale le 3 avril. Un texte décrié par les professionnels des médias burundais et plusieurs organisations internationales.

Ces journalistes demandent aux sénateurs burundais de ne pas adopter en l’état une loi qui vient restreindre la protection des sources et qui prévoit qu’un organisme nommé par l’exécutif distribue ou retire les cartes de presse, ou impose de fortes amendes en cas de délit de presse.

Les journalistes burundais n’ont jamais lâché le morceau depuis l’adoption de ce projet de loi par l’Assemblée nationale, et ils ont réussi à rallier à leur cause de nouveaux soutiens. La société civile burundaise, les partis politiques à l’exception notable du CNDFDD au pouvoir dans le pays, les organisations internationales, Reporters sans frontières, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch, de nombreux diplomates, tous ont appelé le pouvoir burundais à revoir sa copie.

Le point d’orgue de cette mobilisation : cinq stations indépendantes du Burundi ont travaillé en synergie hier, à quelques heures de la session plénière du Sénat consacrée à ce texte. Pendant douze heures, ces stations ont produit les mêmes journaux, organisé de nombreux débats. L'objectif était de tenter une dernière fois de convaincre les sénateurs burundais de ne pas adopter un projet de loi liberticide.

« On veut que les institutions, les dirigeants de ce pays, puissent entendre notre dernier cri, a déclaré Bob Rugurika, le rédacteur en chef de la Radio publique africaine. Parce que nous on sait que cette loi, si elle passe telle qu’elle est, va mettre fin à un processus démocratique qui avait connu des avancées dans cette région », a-t-il dit.

Sera-t-il entendu ? Tout le monde attend avec impatience les suites de ce vote, probablement en fin d’après-midi.