Nouvelles locales du mercredi 15 mai 2013
Nouvelles locales

@rib News, 15/05/2013

● Politique

- La radio RPA annonce l'existence d'un document rédigé en 2011 par des anciens et actuels officiers ténors du parti au pouvoir, document qui serait en sa possession même s’il avait été classé comme confidentiel. Il s’agirait d’un groupe qui s’appelle « Nonoka » qui a fait une analyse de la situation délicate qui mine le parti au pouvoir. Selon cet écrit, le parti souffre énormément de maque de maturité politique, d’aspiration à la richesse qui caractérise certains cadres et cela peut entrainer la déstabilisation des institutions du pays et du parti. En outre, les déchirements entre les membres du parti, l’infiltration du parti par des personnes qui ne cherchent que le luxe ou par des espions sont aussi des problèmes auquel le parti fait face.

Ces anciens et actuels officiers trouvent aussi que l’Accord d’Arusha ainsi que l’Accord technique des forces et la Constitution de la République du Burundi qui sont une émanation de l’accord d’Arusha de même que d’autres lois mal rédigées sont des obstacles à la réalisation des objectifs parti CNDD-FDD. De plus, les journalistes sont, selon « Nonoka », caractérisés par une provocation extrême à l’égard des membres du parti au pouvoir et ils travaillent pour le compte des associations de la Société civile et des autres organisations internationales à qui ils fournissent des informations. « Nonoka » constate également que les partis politiques de l’opposition ont formé une coalition et, avec les organisations de la société civile burundaise, ils se comportent comme des rebelles. La communauté internationale est quant à elle qualifiée d’ingérence dans des affaires qui ne la concernent pas. [Rpa]

- Selon le président du parti CNDD-FDD, celui-ci n’a pas besoin de fonder une milice puisqu’il ne se reproche de rien et n’a peur de personne ou d’aucun autre parti politique. Dans une conférence de presse animée ce mercredi, Pascal Nyabenda annonce que les jeunes Imbonerakure qui commettent des exactions n’ont pas été envoyés ou mandatés par le parti pour les commettre et, selon lui, s’ils ne sont pas punis, c’est la faute des autorités administratives, policières et judiciaires chargées normalement de la poursuite des délits. Il demande que quiconque est attrapé en fragrant délit qu’il soit punis sans regarder son appartenance de quelle nature que ce soit. Il a demandé aux journalistes de ne pas globaliser mais plutôt d’individualiser chaque fauteur de troubles. Aux autorités administratives, policières et judiciaires, il demande plus d’implication afin que l’image que certaines personnes collent au parti au pouvoir soit revalorisée. Le patron du CNDD-FDD a profité de cette occasion pour annoncer que son parti soutient les accords d’Arusha même si certains ne l’entendent pas de cette oreille. [Isanganiro/Bonesha/Rtr/Rtnb/Rpa]

- Le parti au pouvoir encourage l’ancien patron du FNL à rentrer au pays. Selon le président du CNDD-FDD, Rwasa veut sûrement répondre à l’appel lancé par le Gouvernement burundais et plus particulièrement le président de la République aux leaders politiques en exil de rentrer. Pascal Nyabenda ajoute aussi que le programme de rapatriement concerne aussi tout le monde. Il ajoute que la sécurité de Rwasa sera garantie comme elle l’est pour tous les autres citoyens burundais qui sont déjà au pays. Il pense aussi que la question du leadership au sein de ce parti sera résolue au sein de ce parti dont il est encore membre. [Isanganiro]

- Le porte-parole du parti CNDD-FDD tranquillise qu’il n’y aura pas de problème suite aux agissements des jeunes Imbonerakure dans le pays. Onésime Nduwimana estime que chaque personne doit répondre de son fait sans possibilité de se cacher derrière son appartenance politique. Il rassure que personne ne sera toléré puisque les actes des Imbonerakure qui ne respectent pas la loi salissent l’image du CNDD-FDD. Ces propos ne rassurent pourtant pas le président de l’ADC-Ikibiri qui constate que les Imbonerakure sèment le désordre pour le compte du parti au pouvoir et que les autorités de ce parti doivent tout faire pour arrêter cela, si non les conséquences leur seront imputables. Il demande au parti au pouvoir de tout faire pour éradiquer ces pratiques inculquées dans la jeunesse et de respecter Arusha dans son action. [Rpa/Bonesha]

- Le parti MRC Rurenzangemero dénonce les propos de Fidèle Nsabumukiza faisant état d’une révolution visant à éliminer les négociateurs de l’Accord d’Arusha. Selon le porte-parole de ce parti, il doit être puni sévèrement. Dieudonné Ngorwanubusa estime que les agissements imputables aux Imbonerakure doivent être réprimés d’une manière exemplaire afin de décourager toute tentative de faire retomber le pays dans le chaos. Il trouve que la parole peut tuer plus que les actes. [Bonesha]

Droit de l’Homme

- La Ligue des droits de l’Homme Iteka vient de publier un rapport accablant sur les droits de l’Homme dans la province de Bubanza. Selon ce rapport, 6 personnes ont été tuées et 13 autres blessées ; 3 ont été torturées par les forces de l’ordre dont un détenu qui tentait de s’évader de la prison centrale de Bubanza. De plus, plus de 40 femmes et filles ont été victimes de violences conjugales et 7 d’entre elles se sont présentées aux centres communautaires affirmant qu’elles ont été violées. Tout cela dans les 3 premiers mois de cette année 2013. Selon toujours ce rapport, beaucoup de victimes de violences sexuelles n’osent pas dénoncer les coupables de ces actes et préfèrent un règlement à l’amiable afin d’éviter l’humiliation. [Bonesha]

Santé

- La présidente de l’ANSS affirme qu’elle a du mal à convaincre les bailleurs du Burundi en matière de la lutte contre le Sida afin qu’ils débloquent les aides dans ce secteur et pour cause, le projet de loi sur la presse en phase de promulgation. Selon Jeanne Gapiya, la diaspora burundaise du Canada a accepté d’aider dans la lutte contre ce fléau malgré leurs moyens limités. Elle trouve que la participation des résidents canadiens serait un atout, mais que le problème majeur réside dans le fait que le projet de loi sur la presse au Burundi ne rassure pas sur la crédibilité ou la transparence de la gestion des fonds obtenus, d’où une réticence de ces derniers quant à l’octroi des subventions à un pays sans liberté d’expression. [Isanganiro/Bonesha]

- Les infirmiers réunis au sein des syndicats SYNAPA et SYNAPEP et les médecins de l’hôpital de Ngozi se regardent en chien de faïence depuis quelques jours. Les premiers accusent les seconds de s’approprier des primes sans l’aval du Conseil de gestion de cet hôpital. Selon eux, les médecins accaparent les indemnités de garde alors que les infirmiers ne reçoivent rien. Dans une correspondance adressée au Directeur de cet hôpital, ils demandent que cette pratique soit arrêtée dans les meilleurs délais, si non ils vont entamer un mouvement de grève dès la semaine prochaine. [Isanganiro]

Société

- Certains sociologues estiment que les déclarations de Fidèle Nsabumukiza concernant une milice en formation pour éliminer les négociateurs d’Arusha montrent que le Burundi a des problèmes très sérieux auxquels il doit faire face. Selon le Professeur Paul Nkunzimana, un jeune qui accepte de collaborer dans ces actes ignobles vit sûrement dans une situation délicate de chômage et de pauvreté. Cela montre aussi l’incapacité du pouvoir de résoudre ces questions, ce qui décourage les jeunes. Il demande plus d’implication du pouvoir pour résoudre de telles questions. [Rpa]