@rib News, 08/06/2013 – Source Xinhua

L'avancée de la sécheresse dans les régions du Nord du Burundi pourrait évoluer vers la désertification, a fait remarquer vendredi soir à Bujumbura Mme Antoinette Bucumi, directrice générale de l'Environnement et de la Forêt du Burundi.

S'exprimant lors d'une cérémonie dédiée à la Journée Mondiale de Lutte contre la Désertification, qui sera célébrée le 17 juin, Mme Bucumi a précisé que même si on ne peut pas parler de désert au niveau du Burundi, la progression du phénomène de la sécheresse particulièrement dans la province nordique de Kirundo frontalière au Rwanda, est « anormale » au cours des deux dernières décennies.

C'est pourquoi, a-t-elle suggéré, pour freiner la progression vers la désertification, les autorités burundaises ne prennent garde, le pays devrait initier de bonnes pratiques comme la conservation des eaux, l'utilisation et la bonne gestion des terres et des sols à des fins agricoles, la reforestation et le reboisement.

Ces bonnes pratiques environnementales, a ajouté Mme Bucumi, sont des éléments qui concourent à l'amélioration de la pluviométrie et de l'adaptation aux changements climatiques sur le palmarès des mesures préventives contre le phénomène de désertification.

Certes, a reconnu Mme Bucumi, malgré la ratification de la Convention Internationale de Lutte contre la Désertification obligeant les Etats parties de production d'un rapport annuel sur l'état de mise en œuvre de cette convention suivant le plan décennal 2008-2018, le gouvernement burundais en charge de l'Eau, de l'Environnement, ignore à l'heure actuelle la superficie exacte frappée par la sécheresse.

Toutefois, a-t-elle souligné, l'ampleur du phénomène de la sécheresse, reste inquiétant dans les régions du Nord avec des drames humanitaires observés au début de la dernière décennie.

Vers les années 2000 et 2001, beaucoup de morts et de réfugiés dans ces régions à cause de la sécheresse avec comme effet corollaire une insécurité alimentaire pour les populations locales, a-t-elle rappelé.

Pour Mme Bucumi, le phénomène récurrent de la sécheresse dans la région naturelle de Bugesera et qui couvre l'essentiel du territoire de la province nordique de Kirundo, les études de simulation et de scénarios déjà réalisées en matière de changements climatiques au Burundi, ont relevé que dans une intervalle de 10 à 20 ans, s'observent des situations de « réchauffements climatiques » avec pour conséquences une perturbation des saisons.

Elle a souligné par ailleurs que les sécheresses prolongées observées dans les régions nordiques du Burundi sont aussi le résultat des interactions complexes entre des facteurs physiques (changements climatiques), biologiques, sociaux, culturels et économiques, qui laissent souvent la population meurtrie par les effets directs de famine et de pauvreté extrêmes.