@rib News, 10/04/2009 - D'après AFP et Reuters

La prison centrale d'Uvira, ville de l'est de la République démocratique du Congo, a été vidée de ses occupants jeudi matin. Des hommes armés non identifiés ont attaqué la prison et libéré les 222 détenus. Après l'opération, les assaillants sont aussitôt repartis dans les montagnes.

Des affrontements se sont déroulés à l'aube entre les assaillants et les Forces armées de RDC (FARDC), a indiqué l'administrateur Bellarmin Mugangu, joint par téléphone depuis Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu où est située Uvira.

"Ils visaient les positions des FARDC et ils ont tenté de récupérer sans succès des armes dans les dépôts d'armement", a-t-il ajouté.

Selon M. Mugangu, ce sont des miliciens Maï-Maï et des rebelles burundais (FNL), engagés dans un processus de paix au Burundi voisin, qui sont à l'origine du raid qui a fait 10 morts. "Les affrontements à l'arme lourde et légère ont fait 8 morts côté assaillants et 2 morts dans les rangs des FARDC", a-t-il déclaré.

Interrogés à Bujumbura, les FNL ont catégoriquement démenti toute implication dans cette attaque.

"C'est un mensonge pur et simple, les combattants des FNL sont aujourd'hui placés dans des sites de rassemblement ou de pré-rassemblement au Burundi dans le cadre du processus de paix dans notre pays et aucun ne se bat en RDC", a déclaré leur porte-parole, Pasteur Habimana.

"Nous n'avons aucun renseignement sur une présence visible des FNL en RDC depuis la signature de l'accord de cessez-le-feu en 2006 (au Burundi) et nous supposons d'ailleurs que tous leurs combattants ont regagné le Burundi pour se préparer à l'intégration dans les corps de défense", a pour sa part estimé le porte-parole de l'armée burundaise, le lieutenant-colonel Adolphe Manirakiza.

Située au nord du lac Tanganyika, en face de Bujumbura, la capitale burundaise, Uvira avait été jusqu'à maintenant, à l'abri des violences des derniers mois qui ont frappé les régions voisines.