Alexis Sinduhije appelle désormais ses militants à la résistance
Politique

RFI, 01 septembre 2013

Burundi : l'opposant Alexis Sinduhije n'est pas libre de ses mouvements 

 Il est apparemment toujours aussi difficile pour l'opposition burundaise de se rendre à l’intérieur du pays. L’un de ses principaux leaders, Alexis Sinduhije, rentré d’exil récemment, l’a expérimenté à ses dépens, alors qu’il se rendait dans la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du pays, pour réconforter des militants, qui auraient été tabassés par des membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir, puis emprisonnés par la police.

Alexis Sinduhije n’a pas pu aller bien loin. A peine avait-il parcouru une trentaine de kilomètres, qu’il a été intercepté par un véhicule de la police burundaise, bientôt rejoint par des membres de la fameuse Ligue des jeunes du parti au pouvoir, connus sous le nom des Imbonerakure.

La police a alors intimé à l’opposant burundais l’ordre de rebrousser chemin, en expliquant qu’elle était là pour mettre en application une décision de l’administration. Colère d’Alexis Sinduhije, qui veut savoir pourquoi, mais les policiers le renvoient à l’administration, une situation qui frise l’absurde.

Les policiers et les jeunes membres du parti au pouvoir s’en sont pris ensuite aux militants de son parti, le Mouvement pour la solidarité et la démocratie, (MSD), et aux journalistes qui avaient accouru sur place. Selon Alexis Sinduhije, « ils agressaient les militants du parti MSD, molestaient les journalistes. Ce qui était pathétique, c’est le comportement des policiers devant la milice du parti au pouvoir, c’est comme si les miliciens du parti au pouvoir donnaient les ordres aux policiers ».

Le porte-parole adjoint de la police du Burundi assure que celle-ci n’a fait que son travail. Quant à la présence des membres de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir, sa réponse est un classique du genre. Pour Pierre Nkurukiye, « la police travaille avec la population en général, et lorsque la police travaille avec l’une ou l’autre personne, la police ne cherche pas à savoir si telle personne ou telle autre provient de telle formation politique ou pas ».

De son côté, l’opposant Alexis Sinduhije appelle désormais ses militants à la résistance.