Burundi : L'opposition appelle à la résistance face aux "Imbonerakure"

RFI, 06 septembre 2013

Burundi : les Imbonerakure, proches du pouvoir, une nouvelle fois montrés du doigt

 Au Burundi, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, accusée de se comporter en véritable milice, est une nouvelle fois sur la sellette depuis plusieurs jours. Après l’ancien journaliste aujourd’hui opposant Alexis Sinduhije, la jeunesse du parti Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), qui avait remporté les élections juste avant la guerre civile en 1993, appelle à la résistance face aux Imbonerakure.

Les jeunes militants du parti Frodebu, regroupés au sein de la Centrale des jeunes démocrates, assurent qu’ils en ont assez de tendre l’autre joue. Désormais, leur président appelle ses troupes à rendre coup pour coup à chaque fois qu’ils seront pris à partie par la Ligue des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir au Burundi.

« Quand on est attaqué, on restait calme, explique le président du CJD, Patrick Nkurunziza. Mais vous voyez que même les administrateurs, ils se comportent comme des Imbonerakure. C’est pourquoi aujourd’hui on a dit non aux Imbonerakure. On va se défendre, on ne veut pas rester les bras croisés ».

La ligne de défense des jeunes Imbonerakure, elle, n’a pas varié malgré les nombreux cas de violences à leur actif, rapportés par les stations indépendantes ou la société civile du Burundi, au fil des années. Leur président, Denis Karera, dénonce une volonté de nuire à la ligue des jeunes du parti au pouvoir dans ce pays. Quant aux menaces de l’opposition, Denis Karera a une réponse plutôt laconique : « Vous savez bien entendu que c’est eux qui sont en train de se soulever. Je pense que ces personnes qui sont en train de révolter les gens vont devoir répondre de ce qui peut se passer ».

A deux ans des élections générales au Burundi, certains craignent que cette montée de tension ne soit le prélude à de nouvelles violences, mais dans les rangs du parti au pouvoir, on tente de minimiser en parlant d’un coup de pub de la part d’un parti en perte de vitesse.