Un Hutu, ex-rebelle, nommé patron de l’armée
Sécurité

RFI, 17/04/2009 

C’est une grande première au Burundi qui sort tout doucement d'une décennie de guerre civile. Le Sénat vient d’approuver la nomination, au poste de chef d'état-major général de l'armée, de l'ex-rebelle et général Godefroid Niyombare, qui devient le premier Hutu à la tête de l'armée dans l'histoire du pays.

Le Burundi vient de tourner une page de son histoire. Hier après-midi, le Sénat a approuvé à une large majorité la nomination par le président burundais, Pierre Nkurunziza, du général Godefroid Niyombare à la tête de l’armée, le premier Hutu à occuper ce poste depuis l’indépendance du Burundi en 1962.

William Munyembabazi, un sénateur membre d’un parti issu de la rébellion hutue, s’est réjoui de cette décision : « C’est la première fois qu’un Hutu devient chef d’état-major général. C’est une grande décision, la société burundaise évolue. C’est le résultat du processus de paix ».

Après treize ans de guerre civile entre une armée alors dominée par la minorité tutsie et des mouvements rebelles hutus, ce pays s’est doté depuis quatre ans d’une nouvelle armée et d’une nouvelle police paritaires entre les deux principales ethnies.

Le ministre de la Défense du Burundi étant un Tutsi, la nomination, comme convenu, d’un chef d’état-major hutu, était attendue depuis un bon moment. Le sénateur William Munyembabazi fait un vœu : « On ne va pas toujours rester dans un clivage et nous pensons qu’il ne va pas gérer l’état-major général de l’armée en tant que Hutu, mais plutôt en tant qu’officier qui a eu des responsabilités qu’il mérite ».

Et, signe que les temps ont bien changé au Burundi, cette nomination n’a suscité aucun émoi particulier.