Burundi : Le manque d'insuline constitue une urgence médicale
Santé

@rib News, 23/09/2013 - Source Xinhua

Le manque d'insuline observé ces derniers jours appelle les spécialistes de la santé à interpeller le gouvernement à prendre cette question comme une urgence médicale et à coopérer avec les pays voisins afin d'y palier.

« Le manque d'insuline au Burundi est une urgence médicale. Les malades nous appellent et nous disent qu'ils ont été dans les pharmacies à la recherche de l'insuline et qu'ils n'ont rien trouvé.

J'appellerais le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à prendre ça comme une urgence et de pouvoir voir si l'on peut trouver quelques flacons d'insuline dans les pays voisins afin de palier à cette urgence pour que la situation puisse se normaliser, sinon on risque d'enterrer les malades quotidiennement », a indiqué ce lundi le Dr. Frédéric Nsabiyumva, représentant légal du Centre de Lutte contre le Diabète au Burundi (CELUCODIA).

Une dame rencontrée à ce centre venue du chef-lieu de la province de Bururi au sud du pays à plus de 150 Km de Bujumbura à la recherche de l'insuline a confié à Xinhua qu'elle vient de passer deux jours sans trouver aucun flacon d'insuline.

« Je suis au régime d'insuline depuis bientôt cinq ans, mais depuis deux jours, je ne parviens pas à trouver de l'insuline, raison pour laquelle j'ai été obligée de venir à Bujumbura où j'ai parcouru toutes les pharmacies pour malheureusement ne rien trouve », raconte Marie Claire désespérée.

Elle a indiqué être désespérée car même les comprimés qu'on lui a donnés comme substituant à l'insuline n'ont fait qu'augmenter la glycémie.

« La prise de comprimés ne peut pas équilibrer le diabète des malades. Ils doivent prendre l'insuline d'une façon permanente et durant toutes leurs vies », a expliqué Dr Frédéric Nsabiyumva.

Le CELUCODIA qu'il dirige a enregistré plus de 9 100 cas de diabétiques dont plus de la moitié est constituée d'enfants et de femmes enceintes ou allaitantes auxquels il est strictement interdit de proposer ces comprimés même si c'est une alternative illusoire, comme l'a confié une des infirmières du Centre.

Cette dernière a fait savoir que le manque d'insuline est un véritable défi pour les patients qui fréquentent ce Centre surtout qu'ils sont pour la plupart des personnes aux revenus modestes.

Pamphile N, un de ces patients rencontrés à ce centre situé dans la commune urbaine de Ngagara au nord-ouest de la capitale Bujumbura, a maudit cette maladie de diabète par rapport au SIDA car, a-t-il expliqué, « c'est une maladie trop exigeante et dont le traitement coûte trop cher (près de 25 dollars par mois) alors que les personnes vivant avec le VIH/SIDA sont traitées gratuitement et ne suivent pas un régime aussi rigoureux que celui du diabétique. Pire, c'est quand survient la rupture de stock d'insuline comme aujourd'hui », a ajouté Pamphile N.