Après l’attaque de Nairobi, les Burundais se demandent à quand leur tour
Sécurité

RFI, 27 septembre 2013

Le Burundi opposé au retrait de ses troupes de Somalie

 Après l’attaque du centre commercial de Wesgate à Nairobi, et celles qui avaient frappé Kampala il y a deux ans, les Burundais engagés militairement en Somalie tout comme les Ougandais et les Kenyans se demandent à quand leur tour.

Et fort d’un contingent de quelque 5 600 soldats déployés au sein de l’Amison, le deuxième plus important en effectif après celui des Ougandais, certains demandent le retour des soldats déployés en Somalie, pour lutter contre les islamistes radicaux. Une option exclue par le gouvernement, qui cherche à rassurer.

Après cinq ans d’engagement des troupes burundaises sur le théâtre de guerre somalien, rien n’avait pu entamer le moral des Burundais, pas même des pertes estimées en termes de centaines. Cette fois c’est différent. Dans un premier temps, certains ont semblé accuser le coup à la suite de la tragédie qui s’est déroulée au Westgate mall à Naïrobi. Ils demandent désormais le retour des soldats burundais déployés au sein de l’Amisom :

« Nous aussi nous avons la peur parce que Naïrobi n’est pas loin d’ici ! ». « Dire que la sécurité est assurée, ça c’est un mensonge. On rappelle nos forces (car) le gouvernement ne peut pas bloquer les shebabs parce qu’on ne sait pas où ils passent. Ils peuvent même être ici aujourd’hui ! », dit un homme. « Nous aussi nous sommes exposés au danger parce que nous avons envoyé nos militaires en Somalie. Nous voulons que ces soldats rentrent, c’est la meilleure solution pour moi », dit un autre.

Mais après un court moment de panique, bon nombre de Burundais semblaient avoir repris du poil de la bête hier soir. « Ceux qui pensent que le retrait de soldats burundais serait bénéfique, se trompent. Les shebabs ne vont pas arrêter leurs attaques pour autant. Les gens doivent comprendre qu’il faut les combattre jusqu’à ce qu’ils soient vaincus et nos soldats doivent rester en Somalie pour assurer la sécurité de la population somalienne », insiste un jeune Burundais. « Nos soldats se sont portés au secours de la population somalienne, comme on l’a déjà fait pour nous. On n’a donc pas à avoir peur, car Dieu et avec nous », ajoute-t-il.

Le pouvoir burundais veut à tout prix rassurer la population, mais il ne veut même pas envisager un tel retrait.