Uprona vs Sinunguruza : Affaire politique ou mystique ?
Politique

@rib News, 07/10/2013

Ces derniers temps au Burundi, parmi les grandes préoccupations pour les hommes politiques, surtout ceux de la coalition au pouvoir, on retrouve les longues séances de prières qui se déroulent dans des églises évangéliques car le mouvement dit "du réveil" est devenu une véritable force politique.

C’est dans ces églises que les "born again" disent avoir eu des révélations et doivent donc prier pour que soit donnée au chef de l’Etat la force de gouverner. De sorte que même s’ils ne sont pas toujours d’accord avec les décisions de ce denier, les pasteurs et les fidèles prient pour lui. Dans la mesure où "Dieu met et Dieu enlève, c’est à lui de décider".

Selon certaines indiscrétions, derrière la demande de l’Uprona pour l’éviction du premier vice-président issu de ses rangs, il y aurait en réalité un conflit entre le président de la République Pierre Nkurunziza et Terence Sinunguruza, sur fond de croyances occultes et mystiques.

Une source proche des deux hommes affirme qu’un jour, Sinunguruza aurait dit à haute voix avoir eu des révélations divines lui annonçant qu’il sera président de la République en 2015. L’un des griots des deux hommes, qui était dans la séance de prière chez Sinunguruza, à sa résidence près de Mont Sion Gikungu à Mutanga Nord, s’est donc précipité pour dire à Nkurunziza qu’il y a une autre personne qui dit avoir eu des révélation selon lesquelles il sera président en 2015.

Sinunguruza devenait ainsi un élément dangereux pour Nkurunziza qui, lui aussi selon la même source, a déjà annoncé à son entourage avoir eu des révélations divines prédisant son maintien au pouvoir en 2015. Ce serait donc en réalité Nkurunziza qui a demandé aux dirigeants de l’Uprona de lui proposer trois noms pour remplacer celui qu’il considère dorénavant comme un potentiel adversaire.

Le parti Uprona s’est empressé d’obtempérer mais entretemps Sinunguruza a fait appel à ses puissantes relations et protections, on cite notamment l’ancien président Pierre Buyoya, considéré comme son mentor, et certains Généraux très influents issus des rangs de l’ancienne rébellion, réussissant ainsi à retarder son éviction annoncée.

Impatiente, la direction de l’Uprona a alors demandé publiquement au premier vice-président de la République de démissionner après l’avoir accusé de « diviser les membres » de cette formation alliée au régime Nkurunziza depuis 2005.

Selon un communiqué diffusé samedi par les médias burundais basés à Bujumbura, Sinunguruza Terence, bras droit de l’ancien président de ce même parti Bonaventure Niyoyankana, est perçu comme un obstacle à la réunification de l’Uprona "seule voie salutaire" pour assurer la survie de ce parti vieux de plus de 50 ans.

Si l’Uprona se base sur ses statuts pour chasser celui qui, il y a peu de temps, était respecté de tous, il l’accuse d’avoir profité de sa position pour faire ses propres affaires sans défendre les « intérêts du parti Uprona » qui l'avait pourtant mandaté comme premier vice président.

Du côté du "courant de réhabilitation" de l’Uprona, une aile de l’ancien président de ce parti Jean baptiste Manwangari (un produit de l’ancienne aile dite "de Charles Mukasi"), on boit du petit lait. Son chef de file, Evariste Ngayimpenda, a annoncé être satisfait de cette décision de la direction officielle du parti de l’indépendance.

"On l’avait dit depuis longtemps, mais ils n’ont pas voulu nous écouter", a souligné Ngayimpenda, avant d’ajouter que tout ce que fait l’équipe dirigeante actuelle de l’Uprona, elle le fait pour plaire au parti présidentiel Cndd-fdd. Affaire à suivre … [JMM]