Burundi : La situation est alarmante en matière de sécurité alimentaire
Economie

@rib News, 15/10/2013 – Source Xinhua

 A la veille de la célébration de la Journée Mondiale de l'Alimentation, célébrée le 16 octobre, la ministre burundais de l'Agriculture et de l'Elevage Odette Kayitesi a dressé mardi un tableau peu reluisant de la sécurité alimentaire au Burundi où, entre autres, un bon nombre de Burundais n'accèdent pas aux 2.100 kcal, la ration minimale journalière acceptable.

« Actuellement, la majeure partie de la population burundaise n'accède pas à la ration minimale journalière acceptable de 2.100 kcal. En plus, la moyenne de repas par jour varie entre 1 et 2 repas au lieu de 3 repas », a indiqué dans sa déclaration la ministre Odette Kayitesi.

Elle a fait également savoir que la malnutrition chronique pour les enfants de moins de 5 ans tourne autour de 58% pendant que la moyenne nationale de la malnutrition aigue atteint 6% chez ces enfants de moins de 5 ans.

Même dans les zones où il y a un léger mieux, explique la ministre, la malnutrition continue à sévir du fait que la population n'a pas encore compris l'importance d'une alimentation équilibrée malgré la disponibilité des aliments.

Elle a indiqué les principales contraintes qui font que la situation de la sécurité alimentaire reste précaire au Burundi.

Parmi ces contraintes il y a la faible fertilité des terres et la dégradation des écosystèmes naturels, les perturbations climatiques, la pression démographique sur les terres et les écosystèmes, le faible pouvoir d'achat et la faible formation des familles rurales pour accéder au crédit agricole et aux facteurs performants de production, l'absence de mécanismes de financement durable du secteur rural et de l'agriculture et l'étroitesse des marchés d'écoulement des produits agricoles et d'élevage.

Elle a insisté sur la pression démographique car, a-t-elle dit, on ne peut pas avoir une sécurité alimentaire et une amélioration du statut nutritionnel au moment où on assiste à une démographie galopante.

"Il est temps de penser à une limitation des naissances si on veut réellement avoir une progéniture avec un lendemain", a martelé la ministre O.Kayitesi. (On enregistre actuellement un taux de croissance annuel de la production agricole de 2% alors que celui de la population est de 2,4%).

Un Plan National d'Investissement Agricole a été élaboré par le ministère de l'agriculture et de l'élevage pour lever tous ces défis. Les programmes contenus dans ce Plan concernent l'accroissement durable de la production et de la sécurité alimentaire, la professionnalisation des producteurs et la promotion de l'innovation, le développement des filières et de l' agro-business et le renforcement des institutions publiques.

Elle a invité tout un chacun à conjuguer les efforts pour concrétiser cette vision et à changer de comportements.