Bikomagu comme CEMG : Une "erreur fatale" pour Ndadaye
Opinion

@rib News, 21/10/2013

Nomination du Colonel Jean BIKOMAGU comme Chef d’Etat Major de l’armée.

Une erreur fatale du Président Melchior NDADAYE

Par Hassan Ngendakumana

Le président Melchior NDADAYE a été élu en juin 1993, autant par détestation de ses prédécesseurs que par engagement sur son nom. Vers les  années 80, on observait deux tendances parmi les opposants hutu tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burundi. Il y avait une tendance qui préconisait la lutte armée, convaincue que seules les armes pouvaient faire contraindre le pouvoir mono ethnique tutsi à comprendre sa frustration et à accepter de négocier. Une autre tendance dont faisait partie Melchior NDADAYE, s’opposait à la lutte armée préférant militer de façon pacifique.

Vers 1991, c’était le colonel Jean BIKOMAGU qui avait comme mission de traquer ceux qui pensaient se libérer par les armes, ce colonel a été tellement efficace dans l’épuration de ceux qu’on appelait « INYANKABURUNDI » jusqu’à en devenir une véritable « star de tueur en série ».

Tout juste après son investiture, à la grande surprise de tout le monde, le président Melchior NDANDAYE a nommé par décret le colonel Jean BIKOMAGU comme chef d’état major de l’armée burundaise. Des questions surgirent les milieux hutus sur le pourquoi ou les motivations de ce choix. Était-ce une stratégie ? Mais laquelle mon Dieu ? Les uns diront que « Uwuhana umurozi amubitsa umwana ». Et alors s’il le dévore ?

De toute façon, au-delà de tous ces questionnements, seul le Président NDADAYE savait les raisons de son choix, que même sa raison ne connaissait pas. Nombreux parmi ses compagnons qui voulaient des explications la réponse était ferme : « Quand le président a décidé, les  autres, ça ferme sa gueule, si ça veut l’ouvrir, ça démissionne ». Mais la vérité est que, tout ce qui ne s’explique pas officiellement est le plus souvent douteux. Et après ce qui s’est passé se passa. Notre cher Président NDADAYE avait oublié que « c’est le cheval que tu engraisse qui te tue ».

Mais alors, quelle leçon faut-il tirer de cette erreur commise par le Président NDADAYE ?

Faut-il tenter de dompter l’indomptable quelque soient les raisons politiques, économiques ou sociales?  N’y avait-il d’autres colonels moins virulents et moins méchants que BIKOMAGU ?

Un Burundais a dit : « Ndahazi araharwa ».

Le temps lave les blessures mais ne délave pas la mémoire.

Hassan NGENDAKUMANA