Burundi : Intellectuels Hutu assassinés en masse de 1993 à 1995
Opinion

@rib News, 03/11/2013

Assassinat du Président élu Melchior Ndadaye

 -Vingt ans après le Carnage ignoré des cadres de la démocratie naissante-

Dossier de Perpétue Nshimirimana, le 1er novembre 2013.

Contribution à la Commission Vérité-Réconciliation

et au Mécanisme de Justice Transitionnelle

A partir d’octobre 1993, à la suite du meurtre le 21 octobre 1993 du premier Président démocratiquement élu de l’Histoire du Burundi, Melchior Ndadaye, des assassinats en masse ont visé  avec acharnement un grand nombre de personnes d’origine Hutu, en  particulier, les cadres de ce groupe.

Au minimum cent quarante Hauts-cadres et cadres de la société politique, civile, économique, militaire et religieuse, ont été assassinés. Quarante et un autres ont survécu à des attentats et des dizaines de milliers ont dû s’exiler. Parmi les personnes assassinées, en plus des deux présidents de la République, il faut se rendre compte que :

- Quinze parlementaires ont été tués et dix autres ont  échappé à un ou plusieurs attentats, soit plus d’un tiers des députés du  Front pour  la Démocratie au Burundi (FRODEBU) et plus d’un quart des quatre-vingt-un députés du Parlement !

- Quatre ministres abattus sur les vingt-deux nommés par décret présidentiel le 12 juillet 1993.

- Treize gouverneurs et conseillers de gouverneurs sur les  seize provinces du Burundi,

-Dix-huit administrateurs communaux,

- Quarante-six autres hauts-cadres,

- Sept officiers de l’Armée,

- Vingt-huit étudiants tués en une seule nuit,

- Vingt-deux  religieux,  prêtres.

- Trente et une autres personnes ont réchappé, blessées ou pas, à un ou plusieurs attentats contre leur vie.

Les exécutants de ces crimes sont les tristement célèbres milices Tutsi, dénommées  « Sans-Echecs » et « Sans-Défaites ». Leurs membres étaient de jeunes Tutsi burundais et Tutsi rwandais de tout horizon, mais aussi, des militaires et des policiers en retraite. Ils se sont appliqués à pourchasser ces personnes, partout à travers le pays et sans aucun motif formulé, à part, celui d’appartenir à une ethnie donnée, celle des Hutu.

Après le coup d’état partiellement échoué, les concepteurs Tutsi burundais et rwandais ont délibérément choisi de déclencher une campagne de terreur meurtrière. L’objectif principal a été de détruire l’efficacité du FRODEBU. (Voir annexe°1).

En effet, cette formation politique avait vaincu par les urnes (cf. annexe n°2), le 1er et le 29 juin 1993, les partis politiques issus de l’installation le 28 novembre 1966 d’une Dictature Tutsi maintenue au pouvoir par des putschs et des crimes. Cet Etat a duré en continu pendant vingt-sept ans.

En déclenchant une nouvelle phase du génocide sélectif des Hutu du Burundi, les partis perdants essentiellement dirigés par des Tutsi, ont conservé, une nouvelle fois, par le crime l’ensemble des pouvoirs perdus par les urnes.

Ainsi, la population burundaise, en particulier les Hutu, a systématiquement été malmenée et agressée.

Lire l’intégralité de l’Article (texte et liste des disparus) 

Lire l’intégralité des Annexes 

Annexe 1 : Repères chronologiques)

Annexe 2: Rapport de l'Union Interparlementaire

Annexe 3: Brèves des Grands-Lacs

Annexe 4: Groupements ethniques à Bujumbura

Annexe 5: Ndadaye Melchior, 19 ans déjà

Annexe 6: Statuts de l'ACPB