Le ciel continue de s'assombrir au-dessus du Burundi
Question à La Une

@rib News, 03/12/2013

Burundi : Les ingrédients d’une ratatouille politicienne

Point de vue de La Rédaction

 Les signaux ne sont pas bons. Le ciel n’est pas clair. L’orage est même prévisible. Si du moins l’on s’en tient aux derniers développements.

Premier signal : Le parachutage de Bernard Busokoza à la 1ère Vice-présidence de la République. Tout le monde n’y a vu que du feu. Y compris notre auguste Assemblé nationale. Même le parti UPRONA dont il est issu s’interroge toujours.  Certains de ses membres du moins. L’ombre de Nduwayo Antoine a en tout cas traversé certains esprits et non sans frayeur.

Deuxième signal : une Constitution soumise à une dure épreuve. Faut-il la changer et quel niveau de changement qui ne mette en cause l’esprit et la lettre de l’Accord d’Arusha ? Ce dernier est-il et devrait-il rester éternellement tel qu’il est où faudra-t-il le changer pour l’adapter à de nouvelles donnes si nouvelles donnes il y a ? Qui a l’initiative de ces changements ? Gouvernement, Parlement, partis politiques et organisations de la société civile ou tous à la fois ?

Autant de questions qui sont loin de faire l’unanimité au sein des acteurs politiques. Le premier Vice-président a tenté une réponse vite contredite par son porte-parole, ajoutant ainsi la confusion à la confusion.

Les partis de l’opposition promettent une manifestation si d’ici une semaine elle n’a pas l’assurance qu’un nouveau cadre, autre que l’Assemblée nationale, est créé pour la retouche de la Constitution. Elle affiche l’assurance qu’elle sera entendue non seulement par ses militants, mais de tous les Burundais, question de ratisser large. D’autant plus, dit-elle, que les manifestations sont l’une des expressions d’une vie démocratique d’une Nation, le Burundi ne pouvant donc faire l’exception.

Le pouvoir rétorque qu’aucun autre cadre légale n’est prévu pour amender la Constitution en dehors du Gouvernement et de l’Assemblée nationale. Il persiste et signe. Il se dit pourtant prêt à recevoir toute proposition, d’où qu’elle vienne, pourvue qu’elle passe par l’Assemblée nationale.

Les manifestants eux sont déjà pris pour des fauteurs de troubles. L’imbroglio est donc là. Sa démêlée promet d’être compliquée. Une crise est même prévisible si le bras de fer se poursuit à cette allure.

Le retour à 1994-95 qui a engendré Kigobe et Kajaga ? Pas exactement cela. Les deux crises ne sont pas de même nature. Mais des ressemblances sur certains aspects existent. Certains milieux ne s’y sont pas trompés. La double crise à l’Université du Burundi n’est peut-être pas étrangère à cette inquiétante situation. Notre illustre Université a toujours pris les devants de la scène de certaines crises. Pas pour le meilleurs malheureusement.

Ruhororo doit faire réfléchir. Ces déplacés, si prêts à s’auto-victimiser, jusqu’à faire oublier leurs victimes inquiètent plus d’un. AC-Génocide avec ses théories mensongères sur un prétendu génocide refait surface, les jeunes des partis politiques sont réactivés. Les imbonerakure sont menaçants, l’EAC, pour des raisons sordides, menace d’éclatement et…. Même Survit-Banguka avec son site de tous les dangers, vient de renaître de ses cendres….

Autant de signes d’un 2015 ne promettant pas des lendemains qui chantent. Qui en tirera profit ? A tout en chacun, une réflexion sans faux-fuyant et sans fanfaronnade s’impose.

La Rédaction.