La société civile burundaise va discuter de la révision de la constitution
Politique

APA, 16-12-2013

 Bujumbura (Burundi) - Quelque 519 organisations de la société civile burundaise engagées dans une campagne intitulée "Ne touchez pas au consensus d’Arusha" ont annoncé lundi, au cours d’une conférence de presse, qu’elles répondront à l’appel lancé par l’Assemblée nationale pour participer à un atelier sur le projet de loi portant révision de certaines dispositions de la constitution.

Un accord de paix pour le Burundi a été signé le 28 août 2000 à Arusha, en Tanzanie, sous l’égide de Nelson Mandela, rappelle-t-on.

Ces organisations ont toutefois indiqué qu’elles sont partagées entre le pessimisme et l’optimisme quant aux résultats de cette rencontre.

Cet atelier, prévu pour se tenir les 19 et 20 décembre, devrait être préalablement précédé par un consensus sur son agenda, les personnes ressources, la méthodologie ainsi que les points à traiter et la suite qui leur sera réservée, a fait remarquer M. Vital Nshimirimana, porte parole de ces associations et président du Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC).

"Nous considérons que l’atelier que l’Assemblée nationale organise est unique en son genre. En effet, dans sa mission législative, elle analyse les projets ou propositions de loi lui soumis par le gouvernement ou initiées par elle. Notre inquiétude est d’autant plus grande qu’aucun détail sur la méthodologie n’a été donné à ce jour si bien que nous sommes fondés à croire que l’Assemblée nationale se réserve le dernier mot", a dit M. Nshimirimana disant craindre que les contributions de la société civile ne soient vaines.

Il a aussi demandé que la presse soit associée à cette rencontre pour que la population puisse suivre en temps réel le déroulement de l’atelier. "Comme ça le peuple serait témoin s’il advenait qu’il y ait une partie qui détourne de ce qu’elle aura signé".

Ces associations trouvent également que la révision de la constitution devrait être précédée par l’évaluation de la mise en application de l’Accord d’Arusha dont elle est l’émanation.

En l’absence de cette étape, elles considèrent que "la révision de la Constitution doit porter uniquement sur des aspects urgents relatifs au processus d’intégration régionale et à la bonne organisation des élections tel que convenu par les partenaires politiques", a dit M. Nshimirimana.

Dans tous les cas, a-t-il dit, "les organisations de la société civile ne soutiendront pas tout processus de révision de la Constitution qui justifierait le troisième mandat du président de la République, réduirait les attributions et pouvoirs actuels du Sénat, modifierait les majorités délibératives au Parlement, créerait des institutions aux missions conflictuelles ou sans attribution et maintiendrait le pouvoir judiciaire sous le joug de l’Exécutif".