Burundi : l’Association Remesha publie un livre de proverbes
Société

@rib News, 06/05/2009

VNU, 20 avril 2009Burundi : Des mots de sagesse à transmettre

Bujumbura, Burundi : Intibagira ntibana (Celui qui ne peut oublier ne peut pas vivre auprès des autres) : proverbe du Burundi.

Le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) offre son assistance à un groupe de femmes burundaises dans l’emploi du savoir-faire traditionnel au profit de la paix et de la réduction de pauvreté au sein de leur communauté. Les femmes de l'Association Remesha de Bujumbura publient un livre de proverbes, héritage du Burundi, dont le bénéfice de la vente servira à monter de petites activités dans la communauté et le voisinage.

 Le livre de proverbes réunit les ethnies et lie aussi les générations. Beaucoup de femmes de l’Association Remesha sont analphabètes, aussi leurs enfants apprennent-ils à écrire les proverbes et à dessiner les illustrations. Le livre énonce que les proverbes traditionnels appartiennent à l’Afrique et pas à une ethnie ou à une nation en particulier ; publié dans les quatre langues Kirundi, Kiswahili, Français et Anglais, il ajoute de la valeur à la tradition orale et à l'acquis culturel du Burundi et aide les lecteurs à améliorer leurs connaissances linguistiques. Les traductions à partir du Kirundi ont été rédigées par des volontaires VNU, des experts linguistiques nationaux qui ont travaillé en étroite collaboration avec le Centre des femmes pour la paix, l'Association Remesha et le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. (J.Guillemard/programme VNU/BINUB)

Le livre a été présenté au Centre des femmes pour la paix à Bujumbura, le 16 avril 2009. La  Directrice culturelle du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Mme Rose Nzobambona, et la Représentante exécutive adjointe du Secrétaire général de l’ONU au Burundi, Mme Bintou Keita, étaient présentes à la cérémonie.

« Cette initiative peut en inspirer d'autres et accentuer l’atout et le potentiel que représente toute association dans toute communauté », a indiqué Mme Keita. L'Association Remesha rassemble 44 membres, des femmes âgées, déplacées, la plupart sont veuves et appartiennent à des ethnies différentes. (« Remesha » en langue Kirundi signifie « espoir retrouvé »). En juin 2007, l'association était présentée au programme VNU par le Centre des femmes pour la paix, l’une des principales ONG du Burundi. Les femmes de l’Association Remesha avaient des difficultés à mener leurs activités et à gérer leur petite coopérative agricole. C’est pour cette raison que le programme VNU a donné une aide financière et technique pour les aider à générer de nouvelles activités porteuses de revenus.

 Les premières ventes de l’Association Remesha lors de la cérémonie de présentation du livre de proverbes. Ce projet fournit le capital de départ pour la création de petites entreprises, mais il présente également l’histoire et l’avenir du Burundi. En dépit de la disparition de milliers de personnes pendant les dix années de conflit ethnique, ce livre met en exergue une image du Burundi où les communautés vivent ensemble pacifiquement. (S. Liechti/programme VNU/BINUB)

L’Association Remesha encourage non seulement au développement de la communauté, mais elle a aussi pour but de transmettre une culture de paix aux jeunes dans la communauté, d’où l’idée de publier le livre des proverbes. Lorsque le texte fut finalisé, le programme VNU au Burundi a d’abord fait imprimer un lot de 1 000 livres. Le programme VNU soutient la vente en identifiant les marchés locaux et internationaux au sein des communautés de l'ONU, des ONG, et aussi parmi la population burundaise, en collaboration avec le Centre des femmes pour la paix et l'Association Remesha.

La cérémonie de présentation du livre a commencé par un sketch et une danse, et la Représentante exécutive adjointe du Secrétaire général de l’ONU a demandé aux femmes quel proverbe pourrait le mieux exprimer leurs sentiments à ce moment précis. La réponse fut la suivante : « Intibagira ntibana (Celui qui ne peut oublier ne peut pas vivre auprès des autres). » Mme Keita a ensuite parlé de « l’impact social et économique » que le livre pourrait avoir. « L'esprit du volontariat, cet esprit que chacune de ces femmes porte en elle n’a pas d’âge, il est en effet communiqué aux futures générations », a-t-elle remarqué.

Les bénéfices de la vente seront utilisés pour le financement de la réimpression du livre et ils serviront aussi à créer de nouvelles activités génératrices de revenus pour la communauté comme par exemple une champignonnière ou un moulin à grains. De plus, ils alimenteront le fonds de garantie pour l’allocation de petits crédits aux femmes de la communauté et à d’autres groupes de femmes.

 Les gens qui achètent le livre peuvent donner leur adresse pour être informés sur la destination du bénéfice de la vente. En outre, le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture au Burundi a fait savoir que le livre pourrait être distribué dans les centres de la jeunesse et dans d'autres établissements au Burundi. De gauche à droite : Moses Chasieh Nteh, volontaire VNU officier du contrôle et de l'évaluation (Cameroun) ; Jean Pierre Bizabishaka, Officier du protocole ; Mahamadou Coulibaly, conseiller des médias. (S. Liechti/programme VNU/BINUB)