Centrafrique : échanges de tirs entre soldats burundais et tchadiens de la Misca
Sécurité

@rib News, 24/12/2013 – Source AFP

 Des échanges de tirs sont intervenus lundi après-midi à Bangui entre soldats tchadiens et burundais de la force africaine déployée en Centrafrique (Misca), a-t-on appris dans la nuit de lundi à mardi auprès du chef du contingent burundais au sein de la Misca.

Selon le lieutenant-colonel Pontien Hakizimana, les Tchadiens ont lancé une grenade en direction des Burundais alors que ceux-ci venaient d'intercepter six ex-rebelles Séléka dans le nord de la capitale centrafricaine.

Le responsable militaire a indiqué que la grenade avait explosé sans faire de dégâts et assuré que le contingent burundais avait "fait preuve de retenue" mais que des soldats à l'avant-garde avaient tout de même essuyé des coups de feu et répliqué, blessant trois Tchadiens.

"Les soldats tchadiens sont repartis avec les six ex-Sélékas, en tirant dans tous les sens", puis ils "sont revenus en force dans l'après-midi et ont attaqué nos positions, mais nous les avons repoussés sans aucun problème", a poursuivi le lieutenant-colonel.

"Les soldats du contingent burundais sont très disciplinés et aguerris et n'ont aucune responsabilité dans les incidents d'hier", a-t-il encore affirmé. "Nous n'avons aucun contentieux avec aucune partie de la population centrafricaine, nous", a ajouté le responsable, espérant qu'un tel incident ne se reproduirait pas.

Cependant, selon une source militaire interrogée à Bujumbura, "des tensions existaient déjà avec les Tchadiens, qui n'ont pas bien accueilli le fait d'être redéployés à l'intérieur de la Centrafrique et remplacés notamment par des soldats burundais dans la sécurisation de Bangui".

La défiance de la population de Bangui -- très majoritairement chrétienne -- à l'égard des soldats tchadiens de la Misca -- accusés de complicité avec les ex-rebelles Séléka, majoritairement musulmans -- est croissante. Le ressentiment a encore été alimenté lundi par un autre incident, quand une patrouille de soldats tchadiens a brièvement ouvert le feu sur quelques milliers de manifestants rassemblés devant l'aéroport, faisant un mort.

L'armée burundaise participe à plusieurs opérations de maintien de la paix en Afrique. Outre les quelque 850 hommes actuellement en Centrafrique, le Burundi, petit pays d'Afrique des Grands Lacs sorti d'une longue guerre civile en 2006, a déployé en Somalie depuis cinq ans environ 5.500 soldats, et en a préparé 425 autres, qui, selon l'armée, seront déployés au Mali dès que possible.


RFI, 24 décembre 2013

Centrafrique : coups de feu entre Burundais et Tchadiens de la Misca

Des troupes burundaises sont engagées au sein de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). On apprend ce 24 décembre au matin qu’il y a eu des accrochages lundi 23 décembre au sein de la force africaine, entre des soldats burundais et des soldats tchadiens.

Tout a commencé lundi 23 décembre au matin, au PK10, dans le nord de la capitale centrafricaine. Des soldats du contingent burundais de la Misca, ont désarmé six ex-Seleka qui étaient pris à parti par la population. Ces populations leur reprochaient notamment de rouler dans le véhicule d’un responsable administratif qu’ils avaient tué quelques jours avant.

Deux soldats tchadiens à bord d’un véhicule aux couleurs de la Fomac - la force qui est devenue depuis la Misca - sont alors intervenus et ont lancé une grenade en direction des forces burundaises sans faire de victime, explique le commandant en chef du contingent burundais, le lieutenant-colonel Poncien Kisimahana. « On ne sait pas comment ils [les éléments de la Seleka, ndlr] ont réussi à prévenir les Tchadiens », précise l'officier burundais, qui insiste que ses soldats n'ont « pas voulu envenimer les choses et [ont] laissé faire ». Les soldats tchadiens sont alors repartis en tirant dans tous les sens, avec les six ex-Seleka.

Trois soldats tchadiens blessés

Ils s’en sont pris à une position d’avant-garde des soldats burundais qui n’étaient pas au courant de la consigne de ne pas riposter. Ceux-ci, ont riposté à ces tirs et auraient blessé trois soldats tchadiens.

Les choses n’en sont pas restées là. Les soldats tchadiens sont intervenus en fin d’après-midi contre les positions de l’armée burundaise, qui ont riposté et sont parvenus à contenir l’attaque, selon le commandant du contingent burundais, qui dit ne déplorer aucun dégât de son côté.

Une enquête en cours

Tout est rentré alors dans l’ordre, lundi après-midi. Aujourd’hui mardi, il assure que cela se passe bien, qu’il n’y a plus de problème. Selon lui, les responsables de la Misca sont intervenus et tout est rentré dans l’ordre.

Une enquête est en cours. Ces événements interviennent alors que les Tchadiens - accusés par certains d’assister les ex-Seleka - devraient sous peu ne plus être déployés dans la capitale, mais être renvoyés dans un secteur plus au nord. Le chef militaire de la Misca a cependant assuré, dans un entretien à RFI, que cela n'avait rien à voir avec les accusations régulièrement portées contre les Tchadiens.