Le trafic humain monnaie courante au Burundi
Sécurité

APA, 06-01-2014

 Bujumbura (Burundi) - Le trafic humain est devenu monnaie courante au Burundi, d’ après le quotidien gouvernemental "Le Renouveau" qui, dans son édition du lundi, cite une association locale "Justice et Equité" selon laquelle il existe trois formes de trafic humain : le trafic sexuel, le trafic du travail et le trafic d’organes.

Le journal privé "Iwacu" sorti lundi quant à lui ajoute une quatrième forme de trafic humain lié au fétichisme. Il cite un père de famille de la localité de Rumonge (sud du pays ) qui a été attrapé par la police en flagrant délit dans un cimetière où il s’ était donné rendez-vous avec un féticheur qui devait lui acheter ses deux enfants , une fille et un garçon de 4 ans.

"Le Renouveau" poursuit en écrivant que le trafic à des fins sexuelles est le plus pratiqué. Il est fait majoritairement par des femmes. Les trafiquants vont dans villages retirés du pays, très souvent, en utilisant un réseau de femmes ou d’hommes pour choisir des familles les plus pauvres.

Sur place, des propositions alléchantes sont faites aux parents pour pouvoir prendre leurs enfants. Ces propositions sont notamment un travail ou l’inscription à l’école.

Arrivés en ville, indique "Le Renouveau", les enfants sont enfermés dans des maisons, ou dans les ménages des ravisseurs où ils sont vendus au sexe. Ces maisons closes sont partout dans le pays, d’après "Le Renouveau".

L’autre forme de trafic sexuel est le fait de trafiquants qui cherchent des rabatteurs parmi les copains et copines de classe. Un jour, le copain ou le copine est invité à une fête et se voit offrir une boisson dans laquelle il y a un somnifère, perd la conscience et est abusé(e) sexuellement moyennant de l’argent.

Le journal mentionne également le trafic transfrontalier, pratique consistant à recruter les enfants des familles pauvres pour les vendre dans des pays étrangers à travers des réseaux de prostitution.

Les cas identifiés il y a seulement deux mois montrent que ces enfants sont vendus en Afrique du Sud, au Malawi, en Zambie, au Zimbabwe, au Mozambique, au Kenya , en Ouganda, en Tanzanie, en Australie, aux Etats-Unis, à Oman et au Liban.

L’exploitation sexuelle des enfants se rencontrent dans les prisons où les femmes âgées vendent les enfants moyennant de l’argent, d’ après le quotidien.

Le trafic d’organes se remarque beaucoup chez les albinos, note le journal, ajoutant qu’il est à craindre que les disparitions des enfants relèvent tout bonnement du trafic d’organes.