@rib News, 11/05/2009 – Source L'Alsace
Le Burundais Willy Nduwimana a remporté dimanche matin le 10 km de la 30 e édition des courses de Strasbourg-Europe devant les coureurs de l’ASPTT Strasbourg Justus Moranga et Driss El Himer. Victoire du Kenyan Lawrence Rotich sur le semi-marathon.
Dans le monde de la course à pied, on connaît surtout les Éthiopiens et les Kenyans, mais le Burundi, petit pays d’Afrique centrale peuplé de 8 millions d’habitants vivant à 1700 mètres d’altitude, exporte également ses champions. Hier matin dans les rues de la capitale européenne, Willy Nduwimana, 21 ans, s’est brillamment adjugé le 10 km des courses de Strasbourg-Europe au terme d’une épreuve indécise, et disputée sur un rythme infernal de bout en bout.
Pour preuve, la décision finale s’est faite en toute fin de parcours, dans le dernier kilomètre. Sur plus de 3000 participants — pour environ 8000 dans l’ensemble des courses du week-end — à ce 10 kilomètres, six coureurs sont encore à la lutte à quelques hectomètres de la ligne d’arrivée située après un faux-plat montant.
C’est à ce niveau que le Burundais, pourtant lâché entre le 4 e et le 5 e kilomètre, a fourni son ultime effort pour distancer ses compagnons d’aventure. Derrière lui, le Kenyan Justus Moranga et le Français Driss El Himer, deux coureurs de l’ASPTT Strasbourg, s’accrochent mais en vain. Plus costaud, Nduwimana prend la première place en 28’58’’, succédant à Michaël Tesfay, vainqueur l’an passé en 29’03’’. Driss El Himer, troisième en 29’09’’ juste derrière Moranga (29’06’’), revient sur la fin de sa course. « Malheureusement, j’ai été lâché à soixante mètres de la ligne d’arrivée. Tout le monde était fatigué et il y a eu un léger changement de rythme qui a fait très mal aux jambes. »
Un semi très tactique
Même s’il espérait remporter cette course, l’Alsacien, septuple champion de France de cross-country, reste satisfait de sa performance. « J’aurais bien aimé gagner cette trentième édition pour entrer dans l’histoire de la course, mais je suis quand même content de ma prestation. Je pense que c’est de bon augure pour la suite de la saison », souligne le licencié de l’ASPTT Strasbourg, qui a repris le collier depuis seulement trois semaines après une pause consécutive au Marathon de Paris.
Un peu plus tôt, le semi-marathon s’est résumé à une bataille tactique menée par les Kenyans sur un parcours assez dur. Fidèles à leurs habitudes, ceux-ci contrôlent le rythme de la course dès le départ. Ils accélèrent pour lâcher leurs adversaires puis ralentissent à leur guise. À ce petit jeu, seul Karim Foulouh, licencié à Metz et strasbourgeois d’origine, parvient à suivre le petit groupe composé de quatre coureurs du Kenya et un du Burundi. Mais l’ancien de l’ASPTTS ne pourra rien faire lors de l’accélération fatidique de Lawrence Rotich aux alentours du 15e km. Rotich ne sera plus rejoint, malgré la tentative de retour en boulet de canon de ses compatriotes sur la fin, et l’emporte en 1h04’56’’.
Sixième en 1h06’56 sur la ligne d’arrivée, Karim Foulouh avoue avoir été perturbé par la tactique de course kenyane. « Ils ont cadenassé la course, on ne courait que par à-coups… C’est dommage parce que j’avais de bonnes jambes; je reste un peu sur ma faim », commente le Strasbourgeois exilé en Lorraine, qui courait son deuxième semi après une troisième place à Metz le 22 mars dernier en 1h05’33, juste derrière... Willy Nduwimana, lui-même.