La désolation reste palpable un an après l’incendie au marché de Bujumbura
Economie

PANA, 29 janvier 2014

 Bujumbura, Burundi - Entre 4.000 et 6.000 anciens commerçants du marché central de Bujumbura n’ont toujours pas repris les esprits et continuent plutôt à se plaindre de n’avoir pas été assez assistés et réconfortés par les pouvoirs publics, une année, presque jour pour jour, après le sinistre sans précédent au Burundi (photo ci-contre) qui a réduit "accidentellement" en cendres ce qui passait récemment encore pour le "poumon économique" du pays.

Un chantier pour un nouveau marché central a été vite ouvert, plus à la périphérie nord-ouest de la capitale burundaise, et les sinistrés s’impatientent de quand aura lieu la remise officielle des travaux pour reprendre une vie normale.

En attendant, les anciens du marché central, dont certains ont connu des séjours dans des centres psychiatriques suite au traumatisme, s’organisent comme ils peuvent.

 Certains squattent les trottoirs des rues de Bujumbura (photo ci-contre), d’autres déambulent, les bras chargés de tout ce qui peut intéresser le passant et leur procurer le revenu d’un jour.

La pression de la police ne vient pas à bout de ce genre de commerce ambulant qui a poussé la municipalité de Bujumbura à permettre l’ouverture des alentours de l’ancien marché central de Bujumbura aux seuls vendeurs de fruits et légumes.

La gare routière attenante à l’ancien marché central de Bujumbura a également renoué avec le trafic automobile suite aux difficultés de la municipalité de gérer le chaos et l’insalubrité qui ont été générés par l’éparpillement des parkings sauvages, sans sanitaires et espace suffisant aux quatre coins de la ville.

Le sinistre de la "longue" et "pénible" journée du 27 janvier 2013 avait poussé le président burundais, Pierre Nkurunziza, à écourter le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) qui venait à peine de s’ouvrir à Addis-Abeba, en Ethiopie, pour prendre en main une situation qui faisait craindre l’extension du feu à toute la ville de Bujumbura au regard des moyens anti-incendie dérisoires qui existaient dans le pays à l’époque des faits.

Il a d’ailleurs fallu la solidarité des sapeurs pompiers du Rwanda voisin plus outillés que leurs homologues burundais et plusieurs heures pour venir à bout du sinistre.

D’autres marchés de l’intérieur du pays continuent à partir en fumée suite à des incendies de diverses origines et au manque criant de camions anti-incendie suffisants pour le pays, rapportent régulièrement mes médias locaux.