Burundi : Niyoyankana renonce à la présidence de l'Uprona et prend la fuite
Politique

@rib News, 07/02/2014

 Imposé la semaine dernière à la tête du parti Uprona par le Ministre de l'Intérieur, Bonaventure Niyoyankana (photo) vient de rendre son tablier ce vendredi matin en accusant le Ministre de l'Intérieur Edouard Nduwimana, de l'avoir « induit en erreur ».

« Me référant à votre lettre N°530/127/cab/2014 adressée à l'Honorable Nditije Charles et dont la copie m'a été réservée, j'ai l'honneur de vous informer, après avoir consulte les spécialistes du droit administratif, que je constate que les prérogatives qui m'avaient été reconnues dans votre lettre précitée sont tombées en annulation avec la lettre de réformation de votre décision émanant du Premier Vice-président de la République selon le principe de la théorie de l'acte contraire.», peut-on lire dans la lettre adressée par Niyoyankana au  Ministre Nduwimana.

« En conséquence, je prend acte que je ne suis pas le Président du Parti UPRONA et adhère totalement au contenu de cette décision de réformation. De ce fait, tous les actes que j'ai posés en paroles et en écrits sont nuls et de nul effet.

« Par contre, je vais m'engager aux côtés des BADASIGANA de KUMUGUMYA pour apporter ma contribution au processus de rassemblement en cours de réhabilitation du Parti UPRONA dans l'intérêt de mon Parti. », écrit encore Niyoyankana dans sa lettre.

Devant la presse Niyoyankana va loin et conclut : « Le ministre de l'Intérieur m'a induit en erreur, car selon le prescrit du droit administratif, c'est M. Nditije qui représente notre parti ».

Des sources dignes de fois indiquent qu'après la distribution à la presse des copies de sa Lettre de  « démission », Niyoyankana serait entré dans la clandestinité, rejoignant ainsi le Premier Vice Président limogé et le président du parti Charles Nditije, en cachette depuis une semaine.

Les craintes sur la situation sécuritaire

Alors que le Gouvernement semble minimiser la situation actuelle au Burundi, des craintes de sécurités, et même d'un coup de force se font sentir au Burundi.

Mercredi, lors de la célébration de la Fête de l'Unité Nationale, le Président de la République Pierre Nkurunziza a dit qu'il y a des problèmes partout, même dans l'armée.

« Il faut que les gens soient habitués à affronter des problèmes. Dans le Gouvernement, il y a des problèmes, dans l'Armée, il y a des problèmes, dans la Police, il y a des problèmes », a déclaré Nkurunziza, dans son long discours à Rushubi dans la province de Bujumbura Rurale.

Mais cette partie du discours n'a pas retenu l'attention des médias locaux ou internationaux. Mais, des sources dignes de fois affirment qu’un groupe de personnes intègres, y compris des militaires et policiers, aurait écrit au Président Nkurunziza pour lui signifier qu'ils en avait mare du groupe des Généraux qui gravitent autour du président Nkurunziza, à commencer par le Chef des Renseignement, le Général Adolphe Nshimirimana.

Alors que Bonaventure Niyoyankana distribuait des copies de sa lettre aux médias, des Officiers de la Police, et même ceux en congé, ont été appelés, manu militari, pour une réunion qui se tient dans un endroit inconnu, mais dans la ville de Bujumbura, selon une source digne de fois.

Un hélicoptère a aussi survolé la ville de Bujumbura, alors que les radios de la place étaient en train de diffuser en direct des réactions des uns et des autres sur le retrait de Niyoyankana. [JMM]