La lèpre en progression au Burundi
Santé

APA, 07-02-2014

Bujumbura (Burundi) - La lèpre est, depuis 2010, en train de progresser au Burundi, du fait du retour des réfugiés qui rentrent de la Tanzanie et du Congo, pays classés parmi les pays les plus touchés par cette maladie et où on recense annuellement plus de 1000 cas, a déclaré vendredi à Bujumbura le Directeur du Programme national de lutte contre la lèpre et la tuberculose (PNLT), Dr Thadée Ndikumana à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre.

Au cours d'un atelier média de sensibilisation sur la maladie de Hansen, nom du biologiste norvégien Armouer Hansen qui a découvert le bacille de la lèpre en 1873, Dr Ndikumana a indiqué que le Burundi enregistre 400 à 500 nouveaux cas dans ses hôpitaux et centres de santé du pays.

Les provinces les plus touchées sont celles frontalières du Congo et de la Tanzanie, notamment Cibitoki (80 cas), Rutana(75), Bururi(48), Makamba(30), Gitega(21), Ruyigi(16), Karuzi(14), Ngozi(12).

Selon le Dr Thaddée Ndukumana, la sensibilisation est plus que nécessaire pour éviter la contamination et les complications liées à cette maladie quant elle est traitée tardivement. La population doit savoir, selon lui, que la lèpre est une maladie guérissable si le malade se présente à temps dans n'importe quel centre de soins du pays.

Les signes de cette maladie sont d' après Dr Ndikumana, des taches insensibles en forme d'une pièce de monnaie qui apparaissent sur la peau. Il a insisté pour que toute personne qui les décèle se rende aussitôt au centre de santé pour le diagnostic. La personne ne doit pas attendre que les taches dépassent le nombre de cinq, car à ce stade, a-t-il prévenu, le malade peut contaminer les autres.

Si le malade ne se fait pas dépister dès l'apparition de ces signes, la maladie progresse est prend racine dans les nerfs qui sont bouchés et la personne devient insensible dans la plupart des organes périphériques comme les mains, les pieds, jambes, le visage, qui finissent par tomber. Ainsi, le sujet devient infirme et aveugle.

D' après le directeur du PNLT, la période d'incubation de la maladie peut varier entre 5 ans à 10 ans, ce qui rend difficile le combat contre cette maladie qui progresse lentement mais sûrement. La contagion se fait par voie respiratoire et les facteurs favorisants sont la promiscuité, le manque d'hygiène collective et individuelle, la malnutrition et la faiblesse de l'organisme.

L'OMS a mis sur pied un traitement efficace qui n'a pas encore causé aucun problème chez les patients, a-t-il dit, ajoutant que dans bien des cas il est possible par traitement de permettre aux malades guéris mais ayant eu des complications de pouvoir travailler en retrouvant l'usage de leurs membres.

Le Dr Ndikumana a lancé un appel à la population de ne pas stigmatiser les lépreux, mais de les sensibiliser pour qu'ils se fassent soigner à temps. Ceci pour éviter à certains de se cacher, pensant qu'ils ont été ensorcelés et qu'ils doivent consulter les féticheurs au lieu d'aller à l'hôpital.