Recrudescence de la maladie de la lèpre au Burundi
Santé

PANA, 08 février 2014

 Bujumbura, Burundi - La lèpre est en progression depuis 2010 au Burundi, du fait d'anciens réfugiés qui sont rentrés et qui ont été contaminés dans des pays voisins, où cette maladie infectieuse de la peau n'est pas totalement maîtrisée, a-t-on appris de source médicale à Bujumbura.

La ministre burundaise de la Santé publique et de la Lutte contre le Sida, Mme Sabine Ntakarutimana (photo), a précisé, vendredi, à l’occasion de la Journée mondiale qui a été dédiée à la lutte contre la lèpre dans le monde, que les provinces qui inspirent le plus de crainte sont celles de Rutana, Makamba et Bururi, frontalières de la Tanzanie, et Cibitoke, sur la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC).

Les chiffres officiels du ministère de la Santé publique font état de 400 à 500 nouveaux cas qui ont été enregistrés dans les hôpitaux et centres de santé du Burundi l’année dernière.

Au niveau de la prise en charge médicale des lépreux, le Burundi ne dispose, aujourd’hui, que de deux structures spécialisées pour les cas les plus graves qui demandent l’isolement des malades, déplore-t-on dans les milieux médicaux à Bujumbura.

De l’avis encore des spécialistes, la lèpre est une maladie guérissable, à condition de se faire traiter à temps. La maladie se manifeste par des taches insensibles et noirâtres en forme d'une pièce de monnaie sur différentes parties de la peau humaine.

La multiplication de ces taches, jusqu’au nombre de cinq, renseigne sur le stade avancé de la maladie et les risques de contagion pour l’entourage du malade.

Au stade avancé, la maladie se propage aux nerfs et finit par mutiler, rendre insensible, infirme et aveugle le porteur.

La lutte contre la maladie est encore compliquée par sa lente progression, de l’avis toujours des spécialistes, qui estiment que la période d’incubation peut varier entre 5 et 10 ans.

Concernant le mode de contamination, la lèpre attaque par la voie respiratoire, tandis que parmi les facteurs qui favorisent sa progression il y a généralement la promiscuité, le manque d'hygiène ou encore la malnutrition et la déficience immunitaire chez certains individus.

Les malades doivent encore faire avec la stigmatisation dont ils sont souvent victimes dans une société burundaise où il est courant d’entendre quelqu'un s'en prendre à son vis-à-vis pour l'avoir fui comme s'il était porteur de la lèpre.