Burundi : le nombre de victimes des intempéries ne cesse de s’alourdir
Sécurité

RFI, 10-02-2014

 Des trombes d’eau se sont abattues sur la capitale du Burundi dans la nuit de dimanche à lundi 10 février. Plus de 60 personnes sont mortes dans les quartiers périphériques inondés de Bujumbura. Le bilan de cette nuit tragique est encore partiel car les recherches continuent dans les décombres.

D'après la police, jamais la capitale n'avait enregistré autant de morts dans des intempéries. [Photo : Une route s'est affaissée après les pluies diluviennes dans la nuit de dimanche à lundi 10 février 2014 à Bujumbura, capitale du Burundi.]

 

Lorsque les pluies ont cessé ce lundi matin, après une longue de nuit de cauchemar pour les habitants des quartiers nord de Bujumbura - les plus touchés, à savoir les habitants de la capitale burundaise - les autorités n’ont pu que constater l’ampleur des dégâts.

Vers 11h00 - heure locale - le ministre de la Sécurité publique s’est exprimé dans un commissariat de police de Kamenge, dans le nord de Bujumbura, et a donné un premier bilan de ces intempéries devant une trentaine de corps enveloppés dans des pagnes.

« On a un bilan provisoire de plus ou moins 50 morts ; 50 cadavres qui sont déjà identifiés », a précisé le général Gabriel Nizigiyimana.

Mais le bilan n’a cessé de s’alourdir. La Croix-Rouge du Burundi en était à 60 morts et plus de 80 blessés lundi après-midi. Au même moment, les victimes étaient enterrées en présence du chef de l’Etat, faute de place dans les morgues.

Les dégâts sont aussi matériels. Plus de 400 maisons ont été détruites, des ponts emportés et deux routes principales - celle qui mène à Uvira en RDC et surtout la RN1, le principal axe d’approvisionnement de ce pays enclavé - sont coupées pour longtemps.

L'appel à l'aide du maire de Bujumbura

Dans le quartier de Carama, à Bujumbura, les scènes de désolation sont partout et la boue a envahi le quartier.

« Les gens qui étaient déjà endormis se sont retrouvés dans l’eau. Il y avait des enfants que l’on a retrouvés morts, avec leur matelas et les draps, emportés par l’eau. Parfois on rencontre un papa qui te dit : je viens de perdre cinq enfants. Le quartier est toujours plein de boue ; il n’y a rien, pas d’eau, pas d’électricité. Les sanitaires ne fonctionnent pas du tout. C’est vraiment incroyable ! », témoigne Monsieur Nestor, un habitant du quartier, joint par RFI.

De son côté, le maire de Bujumbura parle aujourd’hui de la plus grande catastrophe naturelle de mémoire de Burundais.

« La ville de Bujumbura n’est pas en mesure de faire face, c’est pourquoi nous voulons faire appel à l’aide tant nationale qu’internationale pour les sinistrés », a appelé le maire de la capitale burundaise, Saïd Juma.