La rupture semble désormais consommée entre l'Uprona et le Cndd-Fdd
Politique

RFI, 17-02-2014

Burundi : manœuvre de diversion de l’Uprona pour élire ses dirigeants

Au Burundi, le bras de fer se poursuit entre le régime de Pierre Nkurunziza et son principal partenaire le principal parti tutsi Uprona. Après avoir tenté d’imposer à la tête de ce parti un président qui lui est proche, le pouvoir burundais a essayé dimanche d’empêcher une réunion du parti qui devait élire ses nouveaux dirigeants.

La manœuvre était joliment pensée. Une centaine de militants de l’Uprona se sont présentés devant le siège de leur parti, où des dizaines de policiers avaient été déployés dès l’aube pour empêcher la réunion d’avoir lieu.

Les militants de l’Uprona se sont mis à chanter et à danser des chansons à la gloire de leur parti. Après une heure de ce face-à-face, la police du Burundi a brusquement chargés les manifestants à coups de matraques et de grenades lacrymogènes, faisant trois blessés parmi les manifestants, qui ont répliqué à leur tour par des jets de pierres qui ont blessé légèrement deux policiers dans l’autre camp.

Arrestations

Les forces de l’ordre ont aussi arrêté deux militants de ce parti, dont l’une des figures de l’Uprona, Tatien Sibomana, mais la manœuvre de diversion a bien fonctionné puisque le comité central de l’Uprona se réunissait au même moment, dans un autre quartier de Bujumbura. Le temps pour la police d’arriver sur les lieux, le comité central avait déjà décidé de reconduire à sa tête Charles Nditije, qui n’est pas reconnu par le pouvoir de Bujumbura.

Election

Autre décision importante l’élection d’Evariste Ngayimpenda au poste de vice-président de l’Uprona qui a déclaré dans la foulée que : « L’Uprona est parfaitement aujourd’hui dans l’opposition ». La rupture semble désormais consommée entre les deux forces politiques qui assuraient jusqu’ici l’équilibre du pouvoir entre la majorité hutu et la minorité tutsi au Burundi.