La ligue des droits de l'Homme Iteka appelle au dialogue au Burundi
Droits de l'Homme

APA, 19-03-2014

 Bujumbura (Burundi) - La ligue burundaise des droits de l’Homme Iteka a lancé mercredi un appel demandant au Gouvernement, à l’Assemblée nationale et au Sénat de quitter leurs bureaux et d’organiser des réunions d’échanges avec toutes les composantes de la population sur les défis de l’heure, estimant que le climat qui règne actuellement dans le pays peut être source de peur, de méfiance et d’intolérance.

Il y a d'une part "le Gouvernement et les partis au pouvoir qui présentent la situation actuelle comme normale, où tout va très bien sauf quelques partis politiques, médias et organisations de la société civile qui veulent saper l'ordre et la tranquillité dans le pays, et d'autre part, des frustrations, des grognes, des lamentations qui viennent des différents milieux sociopolitiques et professionnels", a fait remarquer Joseph Ndayizeye, le président d'Iteka.

Il a déploré, "malgré le discours rassurant des pouvoirs publics", la persistance d'une situation de confrontation verbale entre le parti au pouvoir et les partis politiques de l'opposition réunis au sein de l'Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC), les étudiants des Universités publiques qui ne fréquentent plus les auditoires, les grèves et préavis de grèves dans les domaines de l'éducation, de la santé et autres.

M. Ndayizeye a aussi cité la grogne des journalistes qui subissent des mises en garde dans leur profession, les lamentations des avocats, les magistrats qui revendiquent l'indépendance de la magistrature, tandis que certaines organisations de la société civile sont accusées de travailler de mèche avec les partis d'opposition.

On observe par ailleurs, d'après Iteka, des dissensions internes dans les partis politiques au sujet desquels le pouvoir ne serait pas étranger, de même que les déclarations faites par les organisations nationales et internationales sur le malaise social dans le pays.

La ligue Iteka se dit convaincue que quand les gens ont un espace où ils peuvent s'exprimer, cela contribue grandement à dissiper les frustrations.

Pour la ligue Iteka, des réunions commenceraient dans les communes de la mairie de Bujumbura pour s'étendre dans d'autres provinces du pays.

"Ce serait une façon de faire contribuer le peuple burundais aux destinées du pays", a-t-il dit.

Joseph Ndayizeye conseille par conséquent à toutes les parties d'éviter la radicalisation et de privilégier le dialogue.