Echec d’une voix d’un vote parlementaire d’une nouvelle Constitution au Burundi
Politique

PANA, 22 mars 2014

Bujumbura, Burundi - Le projet d'une nouvelle Constitution, présenté par le parti au pouvoir au Burundi, le Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), en prévision des prochaines élections générales de 2015, a râté d’une courte voix son passage en force à l'Assemblée nationale

Le CNDD-FDD, qui disposait de 84 siège à l'Assemblée, manquait ce vendredi d'une seule voix pour rassembler le quorum nécessaire fixé à 85 voix, pour faire passer le projet de loi, les députés de l’opposition parlementaire s'étant montrés hostiles à la révision de la Constitution actuelle destinée, à leurs yeux, à ouvrir un troisième mandat "de trop" au président sortant, Pierre Nkurunziza.

L'opposition parlementaire s'est encore montrée intransigeante sur la suppression, dans les visas, de la référence à l'accord sur la paix et la réconciliation nationale.

La Constitution encore en vigueur dans le pays tire l'essentiel de sa substance de l'accord d'août 2000, d'Ausha (Tanzanie), notamment dans les dispositions qui privilégient les minorités politico-éthniques dans le partage du pouvoir, dont  l'opposition parlementaire n'entendait pas participer  à la suppression.

Après l’échec du vote parlementaire, le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, qui avait été dépêché pour défendre le projet de loi gouvernemental devant les députés, a déclaré qu’il ne restait plus qu’à convoquer un référendum populaire pour trancher sur le sort final de l’actuelle Constitution.

La loi fondamentale encore en vigueur dans le pays date de la veille des premières élections générales post-conflit de 2005 et serait aujourd’hui dépassée par de nouveaux développements sur la scène politique nationale, caractérisés par une paix retrouvée et l’intégration à la Communauté est-africaine (EAC) de libre échange, motive-t-on du côté du gouvernement.

La Constitution de 2005 prévoyait l’élection du président de la République post-transition au suffrage universel indirect, par le Parlement national. Mais lors des précédentes élections générales de 2010, le Burundi avait renoué avec le suffrage universel direct qui avait permis de reconduire le CNDD-FDD au pouvoir.

Les premières élections de l’ère pluraliste au Burundi avaient eu lieu en 1993, avant que le pays ne sombre dans la guerre civile consécutive à l’assassinat, dans un putsch militaire, du président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.