Rose Francine Rogombé, présidente du Gabon par intérim
Afrique

@rib News, 11/06/2009 – D’après Reuters et Associated Press

Rose Francine RogombéDeux jours après la mort d'Omar Bongo,  a prêté serment comme présidente par intérim au Gabon. Comme le prévoit la Constitution, les fonctions de chef de l'Etat sont confiées à la présidente du Sénat, qui devra organiser un scrutin présidentiel dans les 45 jours.

Le gouvernement s'est réuni mardi en urgence pour constater la vacance du pouvoir et saisir la Cour constitutionnelle, qui en a fait de même quelques heures plus tard. La haute instance a ensuite validé le transfert du pouvoir par intérim à Rose Francine Rogombé.

Mme Rogombé a prêté serment mercredi à la mi-journée devant les neuf juges de la Cour constitutionnelle lors d'une cérémonie au centre de conférences internationales à Libreville, la capitale du pays, en présence de près d'un millier de personnes, ministres, députés et représentants du corps diplomatique.

"Je jure de consacrer tous mes efforts au bien-être du peuple gabonais (...), de respecter et de défendre la Constitution ainsi que l'Etat de droit et d'assumer mes fonctions avec équité", a déclaré la nouvelle présidente par intérim, la main sur le texte de la Loi fondamentale.

Agée de 66 ans et diplômée de théologie, Rose Francine Rogombé était une alliée de longue date du défunt au sein du Parti démocratique du Gabon (PDG). Première femme nommée magistrate dans son pays, elle a été élue au Sénat cette année.

Selon la présidente du Conseil constitutionnel, Marie-Madeleine Mborantsouo, devant qui a prêté serment Rose Francine Rogombé dans la capitale, Libreville, le mandat de cette dernière pourrait être prorogé en cas de force majeure.

La Constitution accorde au chef d'Etat par intérim 45 jours pour organiser une élection présidentielle, mais beaucoup craignent que la lutte pour la succession de Bongo ne plonge le pays dans l'instabilité et que ce délai ne soit pas respecté.

Le Gabon est dirigé par une petite élite étroitement solidaire et les analystes estiment que le PDG est suffisamment fort pour assurer la transition dans le calme. La liste des prétendants, en tête de laquelle figure le fils du défunt président Ali Bongo, actuel ministre de la Défense, est riche.

Son beau-frère, le ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui, le président de la Commission de l'Union africaine et ex-gendre du disparu, Jean Ping, ou le vice-président Didjob Divungi Ndinge sont autant de candidats possibles.

Le continent africain a vécu l'année dernière une série de coups d'Etat qui contrastaient avec l'emprise incontestée d'Omar Bongo sur son pays.

Les dirigeants de la région et des puissances occidentales n'ont d'ailleurs pas tardé à lui rendre hommage pour la stabilité du Gabon pendant les 41 ans qu'il a passés au pouvoir et sa contribution aux efforts de paix dans divers pays d'Afrique.

Un deuil de 30 jours a été décrété au Gabon où La dépouille d'Omar Bongo devrait être rapatriée jeudi en provenance d'Espagne. Selon le gouvernement gabonais, les funérailles auront lieu le 18 juin à Franceville, capitale de la province natale du président dans le centre du pays.