Burundi : impasse totale dans la crise qui paralyse les Universités publiques
Education

RFI, 15-04-2014

Burundi : le conflit entre le gouvernement et les étudiants s’enlise

Au Burundi, c’est l’impasse totale dans la crise qui paralyse les universités publiques. Face à la grève des étudiants, le gouvernement a voulu frapper fort en en chassant les élèves des résidences universitaires et en leur accordant un délai pour qu’ils se fassent réinscrire. Devant le peu de mobilisation, ce délai a une nouvelle fois été prolongé jusqu’au 25 avril.

Aucun responsable burundais ne veut plus s’exprimer sur le sujet depuis plus de deux semaines. Les autorités burundaises sont aujourd’hui en plein désarroi, face à la détermination des étudiants des universités publiques de ce pays, chassés des campus universitaires, il y a plus d’un mois.

Lundi encore, leurs leaders ont réaffirmé haut et fort que les étudiants burundais ne reprendront pas les cours tant que le décret présidentiel et l’ordonnance ministérielle qui instituent les nouvelles conditions d’octroi des bourses ne sont pas purement et simplement abrogés. « Nous ne pourrions pas regagner les auditoires sans que ces mesures injustes et discriminatoires soient abrogées », explique l’un d’eux.

Signe que le pouvoir burundais veut se sortir du guêpier dans lequel il s’est fourré, le deuxième vice-président burundais a pris le dossier en main. Gervais Rufyikiri a rencontré tous les intervenants du secteur pendant cinq heures. Aucun communiqué n’a été publié à la fin des discussions, mais le gouvernement burundais serait désormais prêt à lâcher du lest sur les sanctions infligées aux leaders étudiants. Et ce, pour une période de deux ans et en acceptant de négocier avec eux, ce qu’il avait refusé de faire jusqu’ici. Mais ce ne sera pas facile, là aussi.

« Nous, nous sommes prêts à dialoguer. Mais au préalable, il faut que ces mesures soient suspendues », affirme sans détour un responsable du mouvement étudiant. Rien donc ne semble indiquer que l’on s’achemine vers la fin de cette crise.