Burundi : le défrichement cultural cause la dégradation des forêts claires
Economie

@rib News, 18/04/2014 - Source Xinhua

Les recettes annuelles issues du commerce des champignons comestibles poussant dans les forêts claires du Burundi sont estimées à plus de 19 milliards de francs burundais (environ 12,2 millions USD), estime Benoît Nzigidahera, expert en environnement.

"Cette somme d'argent se perdrait annuellement si ces forêts claires disparaissaient totalement", a déclaré M. Nzigidahera, vendredi à Bujumbura. Le rôle socio-économique des forêts claires est essentiellement attribué aux champignons comestibles qui nourrissent une grande partie de la population.

Ces champignons, vendus chers dans la capitale burundaise, restent une source importante de revenus pour la population et peuvent être mis à profit dans le système macroéconomique du pays, grâce à l'exportation, a-t-il affirmé.

M. Nzigidahera a déploré que le défrichement cultural constitue la cause majeure de la dégradation des forêts claires.

D'autres menaces sont notamment la prolifération de petites usines familiales de fabrication d'huile de palme dans le sud du pays qui utilisent le bois, les ruches utilisées dans l'apiculture traditionnelle qui sont fabriquées à partir d'écorce des essences forestières, l'invasion des espèces exotiques telles que le pinus.

Les espèces de plantes dominantes de ces forêts vivent en symbiose avec les champignons supérieurs (champignons à chapeaux) dont la majorité est comestible.

Cette action symbiotique est à l'origine d'une biodiversité mycologique (champignon) riche et variée et constitue la base de l'existence même de ces formations végétales, a-t-il souligné.

Les forêts claires du Burundi, qui se localisent dans la région du sud et de l'est du pays, existent actuellement sous forme de lambeaux dispersés et couvrent environ 20.000 hectares (ha).

Plus de 8.000 ha sont préservés dans cinq aires protégées du Burundi, a-t-il mentionné.

A côté des produits végétaux et animaux exotiques résultant de l'agriculture et de l'élevage, des produits indigènes sauvages des forêts claires jouent un rôle prépondérant dans l'alimentation de la population.

M. Nzigidahera a affirmé l'existence dans le pays de 60 espèces végétales sauvages consommées sous forme de légumes, de fruits, de tubercules, d'épices, de boissons et 150 espèces de champignons.

De plus, ces forêts riches en plantes mellifères, forment des zones préférentielles pour l'apiculture.

Par ailleurs, les forêts claires du Burundi s'étendent sur des régions essentiellement à pentes fortes et sur des sols squelettiques et rocheux inaptes à la mise à culture d'une façon durable, a-t-il encore signalé.