La Banque centrale n’a pas pris feu, Ouf de soulagement au Burundi
Economie

@rib News, 22/04/2014

 Une colonne de fumée qui se dégageait lundi soir, aux environs de 22 heures, au dessus du siège de la Banque de la République du Burundi (BRB, photo) a provoqué une panique chez les habitants de la capitale, encore traumatisés pat l’incendies le 27 janvier 2013 du marché central de Bujumbura.

Une folle rumeur s’est vite rependue dans la capitale burundaise, et sur les réseaux sociaux, alors qu’il s’agissait en réalité, selon les responsables de la banque, d’une opération de routine qui consiste à brûler les vieux billets, ont plus tard tranquillisé les autorités dépêchées sur place.

Réveillés par les sirènes des pompiers, les citadins se sont rués en grand nombre au siège de la Banque centrale avec pour ambition d’éteindre eux-mêmes les flammes.

« C'est un signe que les gens n'ont plus confiance en la police de protection civile qui n'a pas pu intervenir lors du feu en janvier de l'année passé au marché central de Bujumbura », a déclaré Karakura, un des membres de la communauté des motards de Bujumbura.

Selon les médias locaux, la fumée s'est propagée dans le ciel au dessus de la BRB mais la situation s'est empirée quand les officiels de la Banque ont d’abord refusé de préciser aux journalistes la source.

Alors que quatre ministres du Gouvernement étaient sur les lieux, personne n'a annoncé officiellement ce qui se passait, laissant ainsi place à toutes les spéculations, déplore un expert des médias sur place.

C'est 3 heures plus tard que le Gouverneur de la Banque centrale Ciza Jean a fait le point sur la situation à la Radio nationale, expliquant que la fumée provenait de l'incinérateur des anciens billets de banques usés, mais tout en accusant les journalistes sur place d'avoir grossi les faits.

Selon le président de l'Association Nationale des Radios diffuseur, Vincent Nkeshimana, ce n'est pas un simple reporter qui a sonné l'alerte. En plus, il déplore que quand les reporters sur place ont tendu le micro aux officiels, ce sont ces derniers qui ont refusé d'éclairer l'opinion sur ce qui se passait.

Mais, le Conseil National de la Communication, dont le président Richard Giramahoro et le porte-parole papier Ruhotora n'inspirent pas confiance des journalistes, tout comme le patron de la BRB ont dans la nuit condamné certains médias d'avoir diffusé de fausses informations.

Selon Vincent Nkeshimana, quand un officiel garde pour lui une information sans la communiquer, ça laisse la place à des spéculations de toute sorte.

Des cicatrices du feu qui a ravagé le marché de Bujumbura le 27 janvier 2013 sont toujours vives chez les citadins. A cette occasion, l'office Burundais des Recettes (OBR) a enregistré un manque à gagner de plus de 6 milliards de Francs Bu suite à cette incendie a détruit plus de 10 milles emplois directs et indirects.

Le pouvoir avait à l’époque été accusé d'avoir préparé ce coup pour forcer les détenteurs des kiosques à quitter les lieux pour y ériger un bâtiment commercial plus moderne. [JMM]