Burundi : Les amphithéâtres sont désespérément vides malgré l’appel présidentiel
Education

RFI, 23-04-2014

Burundi : les étudiants désertent toujours les Universités

 Les étudiants des universités publiques burundaises sont en grève depuis plus de 40 jours contre une réforme des conditions d’octroi de la bourse d’études. Menaces, arrestations, fermeture des campus, annulation des inscriptions, rien n’a entamé leur détermination. Le président burundais a décidé de revenir sur une partie des mesures et leur demande de reprendre les cours dès lundi.

Ce mardi, au deuxième jour de la reprise officielle des cours, les campus burundais sont désespérément vides. A la faculté d’Economie, on n’a même pas pris la peine d’enlever les cadenas qui ferment les portes des amphithéâtres.

Au détour d’un corridor, cinq personnes rigolent entre elles. Est-ce des étudiants qui ont répondu à l’appel du président burundais ? « Pas absolument étudiants, parce que nous avons terminé nos examens de deuxième Licence. Nous sommes en train de préparer le mémoire. Nous sommes venus pour des recherches à la bibliothèque, d’autres sont ici pour attendre leurs directeurs de mémoire », explique l’un d’eux.

17 000 étudiants dans les universités publiques

Et si les étudiants sont absents et que les amphithéâtres sont vides, c’est que ceux-ci sont « fermés, totalement fermés, comme vous le voyez », détaille-t-il au micro de RFI.

Les enseignants, eux, sont là depuis deux jours. Audace, il n’a donné que son prénom, se veut confiant. « Je donne cours ici à la faculté d’Economie, en rapport avec l’anglais. Depuis hier (lundi, ndlr), on a attendu les étudiants, mais personne ne s’est présenté en classe. Sauf ce que l’on a entendu hier, il y aurait eu un communiqué de presse lancé par un représentant d’étudiants disant que les étudiants devraient venir peut-être cet après-midi, et on attend toujours. On espère, on espère toujours ».

L’unité affichée jusqu’ici par les 17 000 étudiants des universités publiques du Burundi serait en train de se fissurer ? Un groupe d’étudiants a appelé à la reprise des cours, en remerciant le président Pierre Nkurunziza pour ses concessions. Mais la majorité des étudiants burundais refusent de céder en estimant qu’il n’en a pas assez fait.