Nouvelles locales du lundi 28 avril 2014
Nouvelles locales

@rib News, 28/04/2014

● Justice

- Le représentant de l’APRODH trouve que l’incarcération d’Hussein Radjabu est une injustice de la part du pouvoir en place. Pierre Claver Mbonimpa trouve qu’il est incompréhensible qu’il passe tout ce temps en prison alors qu’il devrait bénéficier des dispositions de la loi en ce qui est de la libération conditionnelle après avoir purgé un quart de sa peine. Il demande au ministre de la Justice de le libérer.

Le porte-parole du ministre de la Justice fait pourtant savoir qu’il n’y a pas d’automatisme en la matière. Déo Rurimunzu fait savoir qu’en cas d’introduction de la demande, cette dernière est étudiée et les avis conformes de la direction pénitentiaire et du procureur général de la République sont requis. Il précise ainsi que la demande en question peut être reçu favorablement ou défavorablement. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- Une personne a été arrêtée ce lundi matin sur la colline Makombe de la zone Gatete en commune Rumonge de la province Bururi. Enseignant de l’Ecole Primaire, Bimazubute Protais a été accusé de porter un T-shirt avec l’effigie d’Hussein Radjabu. Ses amis ainsi que sa famille parlent d’une violation de la liberté d’expression. Cela est ainsi alors que les sympathisants de l’ancien homme fort du CNDD-FDD célébraient ce samedi les 7ans d’incarcération de ce denier. Ils avaient en effet décidé de porter des foulards au coup et des mouchoirs blancs sur les bras ainsi que des T-shirt portant son effigie. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

● Politique

- L’assemblée nationale du Burundi a voté vendredi soir un projet de loi portant révision du code électoral pour 2015. Les principales innovations concernent la qualification pour les différents postes plus précisément le poste de président de la République où le diplôme de licence que le gouvernement voulait imposer pour les candidats a été rejeté par la plénière. De plus, certains scrutins seront combinés et il sera fait usage du bulletin unique sur lequel chaque électeur sera appelé à apposer ses empreintes digitales. Ce texte a été salué par les composantes de la classe politique burundaise qui estiment qu’il reflète à une plus grande majorité, les points contenus dans la feuille de route de Kayanza convenue entre eux. Ils trouvent que cette entente devrait caractériser les politiciens dans tous les autres projets de loi. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- La jeunesse réunie au sein de l’ADC-Ikibiri se dit préoccupée par le contenue de récent document confidentiel des services du BNUB faisant état d’une probable distribution des armes à certains membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir les Imbonerakure. Lors d’une conférence de presse que ces jeunes ont animée ce lundi matin, ils estiment que le comportement de certains membres du gouvernement ne tranquillise personne au moment où ils continuent de nier ces faits et estimer qu’il n’y a pas besoin de faire venir une commission d’enquête internationale pour qu’elle puisse essayer de faire des investigations à ce sujet.

Le porte-parole de cette jeunesse demande à l’ONU d’être vigilante afin que ce qui est arrivé au Rwanda n’arrive pas au Burundi. Patrick Gahungu ajoute aussi que si le gouvernement ne met pas en place cette commission d’enquête, ces jeunes vont la mettre sur place et demander à l’ONU de les soutenir afin que la vérité soit tirée au clair dans cette affaire. Selon lui, les burundais ont suffisamment souffert de la guerre et ce n’est pas du tout le moment de penser encore une fois à la guerre.

Il a profité de cette occasion pour désapprouver le fait que les projets de lois sur la CVR et sur la cour spéciale des questions foncières aient été votés par les seuls députés issus du CNDD-FDD. Il trouve que cela présage que ce parti veut tout faire de sa propre volonté en s’appuyant sur les effectifs dont il dispose à l’assemblée nationale. Il approuve toutefois le  vote du projet de loi portant révision du code électoral qui est conforme au contenue de la feuille de route convenue entre les politiciens. [rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

● Sécurité

- Les habitants du site des déplacés de Cumba en commune et province Muyinga ont passé la nuit de ce dimanche à lundi dans un désordre total causé par la peur d’être attaqués par les Imbonerakure des collines des alentours. Selon des sources en provenance de ce site, les réunions de préparation de cette attaque auraient été tenues dans le secteur Rugari de la même commune. En effet, la peur s’est accentué après que vers 20h du soir de ce dimanche, un camion de type benne a déversé du mœllon tout près de ce site alors que quelques minutes plus tard, un autre camion de type Fuso rempli de personnes qui chantaient est passé tout près de ce site.

Les habitants ont ainsi cru qu’il s’agit d’un renfort aux Imbonerakure qui arrivait. Les uns ont préféré quitter le camp alors que d’autres ont décidé de ne pas dormir. Le chef de zone Cumba qui est le président de la ligue des jeunes Imbonerakure dans la province de Muyinga est immédiatement arrivé sur les lieux vers 23h et a tranquillisé les habitants de ce site.

Shabani Nimubona leur a annoncé que le camion Fuso était à destination de Karusi et chargeait des chrétiens en provenance du chef-lieu de la province Muyinga. Il leur a en outre demandé de veiller à leur sécurité en compagnie des autres habitants des alentours de ce site afin de lever ce climat de suspicion. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- Selon certaines sources en provenance de la commune Kayogoro de la province Makamba, les jeunes Imbonerakure de cette commune seraient armés de fusils. Selon ces sources, ces jeunes à majorité rapatriés seraient armés pour défendre les terres contre les assauts des résidents qui sont mécontents d’en être expropriés. Ces mêmes sources affirment que des personnes sont vues en possession de ces armes mais que rien n’est fait pour les en déposséder. Les habitants de cette commune s’insurgeraient aussi contre le climat de méfiance qui s’observe entre les rapatriés et les résidents suite au traitement de faveur dont bénéficient les rapatriés devant la CNTB. Cela est de nature à privilégier un climat malsain au sein de la population. [isanganiro]

- Une grenade a été lancée dans un ménage de la colline Kiyazi de la commune Rugombo en province de Cibitoke la nuit de ce dimanche à lundi. Selon des sources sur place, une personne, le chef du ménage, est morte sur le champ alors que sa femme a été grièvement blessée. La police annonce aussi que ce n’est pas la première fois que cette famille est attaquée et que des histoires de sorcellerie seraient à l’origine de ces  d’attaques. Elle précise que des enquêtes ont été entamées. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro]

- Deux personnes sont mortes sur la colline Karinzi de la commune et province Kayanza la nuit de ce dimanche à lundi. Selon des sources sur place, ces personnes étaient allées chercher de l’or sous un talus de la rivière Nyamugera et la terre a glissé sur eux provocant ainsi leur mort. La police annonce que cette activité à laquelle s’étaient livrées ces deux jeunes gens est illégale et demande à la population de ne plus se livrer à de telles activités. Elle annonce aussi que désormais des sanctions seront prises contre de telles personnes. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- Le gouverneur de la province de Bururi vient de prendre dune décision annulant celle prise par l’administrateur de Rumonge interdisant le sport de masse. En motivant sa décision, l’administrateur de Rumonge avait estimé que le sport de masse est souvent l’origine de l’insécurité lorsque ceux qui font ce sport s’affrontent. De plus, Gérard Ndikumana avait estimé que ceux qui font ce sport chantent souvent des chansons qui sont contre la culture burundaise. Le gouverneur de Bururi vient en effet d’estimer à son tour qu’il n’y a jamais eu de tension entre ceux qui font le sport de masse et de conclure que ce sport n’est aucunement une source d’insécurité. [isanganiro]

- Une tension s’est observée dans la prison centrale de Mpimba la nuit de ce dimanche à lundi entre certaines catégories de prisonniers. En effet, alors que le couvre feu est fixé à 23h, un groupe de prisonniers qui se font passer pour des agents de sécurité ont obligé les autres prisonniers à regagner leurs chambres à 20h. Ainsi, ils ont commencé à pénétrer dans certaines chambres et ont ligoté certains autres prisonniers et les ont battus durant une certaine période.

Le président de l’APRODH trouve qu’il s’agit des prisonniers qui sont des Imbonerakure et qui ne veulent pas que les autres prisonniers issus surtout du parti FNL soient logés à Mpimba. Pierre Claver Mbonimpa ajoute que ces derniers avaient été déplacés dans les autres prisons de l’intérieur du pays mais que suite à leur comparution, ils avaient été ramenés à Mpimba. Il demande qu’aucun prisonnier ne puisse s’arroger le droit de gérer les autres puisqu’ils ont les mêmes droits et obligations.

Le directeur de cette maison pénitentiaire estime de son côté qu’il n’y a pas de tension entre les prisonniers dans cette établissement dont la direction lui est confié puisque ceux qui avaient été ligotés ne l’ont été que de 21h à 22h seulement. L’OPC1  Bruno Niyonzima ajoute aussi que des enquêtes ont été entamées à ce sujet. [rtnb/rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- L’APRODH dit détenir des preuves que certains jeunes burundais sont partis en RDC pour s’enrôler dans des groupes armés opérant dans la région de Kiriba Ondes. Selon le président de cette association, il dispose des noms de certains parmi ceux qui sont partis en provenance surtout de la commune urbaine de Kamenge. Pierre Claver Mbonimpa ajoute aussi qu’ils sont en deux catégories dont ceux qui partent pour rejoindre le groupe de Nzabampema et ceux qui vont rejoindre un autre groupe non encore identifié mais qui aurait des liens avec le pouvoir de Bujumbura. Il ajoute aussi qu’il connaît des noms de certains agents recruteurs de ces jeunes. Pour cela, il voit qu’au lieu de nier, le gouvernement devrait plutôt enquêter afin d’établir la vérité sur ce qui se dit en coulisse. Cela fait suite à des lamentations de la part des habitants de ce lieu estimant que des éléments de jeunes burundais font la pluie et le beau temps en violant systématiquement les droits de l’homme. Les mêmes habitants ajoutent que des exercices d’entraînement militaires sont signalés dans cette localité. [rpa]