Mbonimpa ŕ Mpimba pour "diffusion de fausses nouvelles" ŕ cause d’une photo
Justice

RFI, 17-05-2014

Burundi : première audition pour le président de l'Aprodh

Au Burundi, Pierre-Claver Mbonimpa, qui avait été arrêté le jeudi 15 mai dans la soirée, a finalement été déféré devant le parquet, vendredi.

Accusé d’atteinte à la sécurité de l’Etat, le président de l’Association burundaise de protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh) avait été convoqué à trois reprises avant d’être arrêté puis transféré à la prison de Mpimba.

Les journalistes et les représentants des organisations de la société civile étaient nombreux à attendre le résultat de l’audition par le parquet de Pierre Claver Mbonimpa. Deux diplomates européens se sont présentés à l’entrée du parquet, insistant pour rencontrer le procureur.

Une douzaine de policiers avait pris position devant le bâtiment, mais les deux membres du corps diplomatique ont fini par entrer. Les deux diplomates cherchaient à en savoir plus sur les circonstances de l’arrestation jeudi soir de Pierre-Claver Mbonimpa, l’une des figures de la société civile burundaise et surtout sur la procédure qui a été lancée contre lui.

Pierre-Claver Mbonimpa avait enquêté sur la possible présence dans l’est de la République démocratique du Congo de camps de formation militaire de jeunes civils burundais, mais aussi d’un groupe rebelle qui se dit dissident des Forces nationales de libération (FNL).

Atteinte à la sécurité de l’Etat

Selon plusieurs sources, le président de l'Aprodh serait accusé d’avoir porté atteinte à la sécurité de l’Etat intérieur comme extérieur en diffusant de fausses nouvelles. Une photo parmi celles dont disposait l’Aprodh semble poser problème. Un cliché où l’on voit des corps de jeunes hommes, certains en tenue militaire qui n’aurait pas été prise récemment au Congo, mais qui daterait du génocide rwandais. Les avocats ont quant à eux présenté au parquet des e-mails montrant la source de ce cliché et auraient plaidé la bonne foi de leur client.

Selon l'entourage de Pierre-Claver Mbonimpa, cela ne remettrait pas en cause le bien-fondé de l’enquête. Finalement, à l’issue de son audition, le président de l’Aprodh a été envoyé à la prison de Mpimba. Des dizaines de personnes l’ont acclamé à sa sortie. Un de ses avocats s’est néanmoins dit très affecté par la tournure que prenait toute l’affaire. Il s’est refusé à plus de commentaires.