Exercice de mise en jambes pour la nouvelle CENI du Burundi
Politique

PANA, 25/06/2009

Bujumbura, Burundi - La Commission nationale électorale indépendante (CENI) va étrenner ses nouvelles fonctions par l’organisation d’un scrutin partiel destiné à pourvoir à deux postes vacants de sénateur dans les provinces du Sud et du Centre du Burundi, apprend-on de source officielle à Bujumbura.

La compétition électorale est ouverte aux membres des partis politiques ainsi qu’aux indépendants et devrait avoir lieu le 27 juin prochain, d’après le président de la CENI, Pierre Claver Ndayicariye.

Les conditions à remplir pour être éligible, sont, notamment, l’appartenance à la même ethnie et obédience politique que les sénateurs sortants qui ont été appelés à d’autres fonctions, selon les conditions émises par la CENI sur la base des dispositions constitutionnelles en vigueur dans le pays.

La Commission électorale indépendante va ainsi avoir du grain à moudre après plusieurs mois passés à se lamenter du manque de moyens matériels et financiers pour organiser les prochaines élections générales post-conflit de 2010.

L’Etat burundais a voté un maigre budget de 300 millions de Francs burundais (près de 300.000 dollars US) mais dont seulement 104 millions ont été à ce jour décaissés pour payer les salaires, le matériel élémentaire de bureau, ainsi que le carburant du charroi, fait-on savoir du côté de la CENI.

Le gouvernement burundais lorgne du côté des bailleurs de fonds extérieurs pour réunir l’ensemble des moyens financiers nécessaires à l’organisation d’au moins six scrutins portant, notamment, sur l’élection d’un nouveau chef de l’Etat, de nouveaux députés, sénateurs, maires, chefs de zone et de colline.

Au niveau des instruments juridiques électoraux, des tractations sont en cours entre la CENI et les principaux protagonistes des élections pour voir ensemble les voies et moyens d’accélérer les procédures d’actualisation de la Constitution, du Code électoral ou encore de la Loi communale, afin d’adapter tous ces textes au suffrage universel direct qui sera de rigueur lors des consultations populaires de 2010.

Le Burundi n’a pas connu de vie démocratique normale au cours de la décennie écoulée de guerre civile marquée surtout par des arrangements entre les différentes familles politico-ethniques comme mode de gouvernement.

Concernant l’environnement politico-sécuritaire des futures élections générales qui accaparent déjà l’actualité nationale depuis quelques temps, le seul candidat déclaré pour le compte du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, ex-parti au pouvoir), Domitien Ndayizeye, a ébranlé, jeudi, l’opinion, en faisant état, sur une radio locale, d’un complot visant son assassinat pour le mettre hors de course, tout en restant évasif sur les tenants et aboutissants exacts de l’entreprise criminelle présumée.

L’ancien homme fort de la transition a fait de longs mois de prison au début du nouveau régime en place au Burundi pour "tentative de coup d’Etat", avant de recouvrer la liberté en 2007 faute de preuves tangibles à ce qui lui était reproché.