Un tiers de la population du Burundi souffre d'insécurité alimentaire
Economie

@rib News, 22/05/2014 – Source Xinhua

 Au moins un tiers de la population du Burundi souffre d'insécurité alimentaire, confirme une étude récente du Programme alimentaire mondial des Nations Unies dont les résultats ont été annoncés jeudi lors d'un atelier à Bujumbura, la capitale du Burundi.

"Un sondage mené récemment et dont les résultats ont été présentés pendant cet atelier montre qu'au moins un tiers de la population burundaise souffre d'insécurité alimentaire. Les zones les plus touchées sont les provinces de Muramvya, Mwaro, Karusi et Rutana", rapporte Jean Mahwane, le chef de l'unité sécurité alimentaire au Programme alimentaire mondial (PAM) au Burundi, qui cite l'analyse globale de la situation au Burundi en matière de sécurité nutritionnelle et alimentaire.

Selon Jean Mahwane, les provinces centrales de Mwaro et de Muramvya sont moins affectées par l'insécurité alimentaire, et "n'ont pas eu d'interventions et d'assistance alimentaire comme les autres provinces", notamment les provinces prioritaires du Nord et de l'Est.

La population du Burundi s'élevait à 8,38 millions de personnes en 2010, selon les estimations de World Population Prospects. En 2013, le Burundi était le troisième pays le plus touché par l'insécurité alimentaire, selon une étude de la International Food Policy Research Institute (IFPRI) portant sur 79 pays

Burundi : le taux de prévalence de la malnutrition aiguë tombe à 5,4%

Le taux de prévalence de la malnutrition aiguë au Burundi ont baissé de 5,8% en 2010 à 5,4% en 2014, a révélé jeudi M. Jean-Claude Kakule, chef de programmes à la mission résidente du Programme Alimentaire Mondial au Burundi (PAM-Burundi).

M. Kakule, qui intervenait dans un atelier de présentation des résultats préliminaires de l' analyse globale de la sécurité alimentaire, nutritionnelle, et de la vulnérabilité au Burundi pour l' année 2014, a précisé qu' environ 79.500 enfants de moins de 5 ans sont affectés par la malnutrition aiguë, dont près de 12.200 dans sa forme sévère.

Aucune des 17 provinces burundaises n'a atteint le seuil d' urgence de 10% déterminé par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a-t-il fait remarquer.

Cependant, a-t-il nuancé, 10 des 17 provinces sont au-dessus de 5% et sont donc à risque de tomber dans l'urgence.

Ces provinces, a-t-il dit, sont notamment Ngozi (8,5%), Ruyigi (7,9%), Bururi (7,6%), Muramvya (7,5%), Mwaro (6,3%) et Rutana (6%).

On note une augmentation des taux de prévalence de la malnutrition aiguë dans les provinces de Bururi, Muramvya, Ngozi, Muyinga, Mwaro et Karuzi, a indiqué M. Kakule.

Le taux augmente 2,9 à 7,6% à Bururi, Muramvya de 4,2 à 7,5%, et Ngozi de 6 à 8,5%.

En ce qui concerne la malnutrition chronique, M. Kakule a indiqué qu' elle est passée de 58% en 2010 à 49% en 2014 ; car, a-t-il expliqué, environ 816.000 personnes sont affectées par la malnutrition chronique dont près de 332.000 dans sa forme sévère.

Les régions les plus affectées par la malnutrition chronique, a-t-il signalé, sont Muyinga (59%), Kayanza (57%), Cankuzo (56%), Ngozi (54%), Rutana (54%), Ruyigi (54%) et Karuzi (54%).

Au sujet de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité, M. Kakule a indiqué qu' environ 3 millions de personnes, soit 1/3 de la population burundaise, sont en insécurité alimentaire. Près de 7% de ces personnes, a-t-il ajouté, sont en insécurité alimentaire sévère.

Les zones les plus touchées par l'insécurité alimentaire, a-t-il noté, sont les plateaux centraux (Ngozi, Muramvya, Gitega, Mwaro et Karuzi) où la proportion des ménages en insécurité alimentaire dépasse les 35%.

La ministre burundaise de l' Agriculture et de l' Elevage, Mme Odette Kayitesi, a déclaré que cette étude avec des données actualisées, revêt une grande importance pour le Burundi dans la mesure où elle permet d' établir une cartographie de vulnérabilité des populations burundaises et d' élaborer des politiques pouvant conduire le gouvernement à assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle assurée.