Nouvelles locales du vendredi 23 mai 2014
Nouvelles locales

@rib News, 23/05/2014

● Justice

- Comparution du président de l’APRODH en chambre de conseil du tribunal de grande instance de Bujumbura mairie ce vendredi matin. Pierre Claver Mbonimpa a été entendu pendant près de deux heures en confrontation directe avec le procureur de la République. Celui-ci démontrait la nécessité de maintenir en prison le présumé coupable alors que ce dernier et ses avocats essayaient de démontrer l’illégalité de sa détention pour réclamer sa libération provisoire. Après l’audience, il a été renvoyé à la prison centrale de Mpimba et devra attendre la décision du tribunal qui sera rendue dans les 48 heures qui suivent. Une foule de gens étaient venus soutenir le président de l’APRODH et certains portaient des habits verts en signe de solidarité et Pierre Claver Mbonimpa n’a pas pu retenir ses larmes en voyant ces personnes qui étaient venues le soutenir.

Ses avocats assurent qu’ils ont suffisamment démontré que le mandat d’amener qui a été livré contre Pierre Claver Mbonimpa est réservé à une personne qui a refusé de comparaître et qui est déjà convaincu d’une infraction quelconque ; ce qui n’est pas le cas pour l’accusé en question qui avait déjà répondu à deux convocations et où il lui était seulement demandé de fournir des preuves de ses déclarations. Ils espèrent que les juges vont prendre la bonne décision qui est celle de libérer ce défenseur des droits de l’homme. [rtnb/rpa/isanganiro/rtr/bonesha]

- Le président du FOCODE se réjouit de la présence d’une foule devant le parquet de la mairie de Bujumbura pour soutenir le président de l’APRODH qui était venu en audience. Selon Pacifique Nininahazwe, c’est un signe que ce que cet homme a fait dans ce pays est reconnu comme ayant de la valeur. Il affirme aussi que le jour de vendredi, aussi longtemps que Pierre Claver Mbonimpa sera en prison, sera caractérisé par une tenue verte que ses amis porteront pour témoigner de sa solidarité. Il précise que cette couleur ne signifie pas le deuil, mais l’espoir que cet homme sera libéré un jour tout comme par ailleurs cette même couleur qui est sur le drapeau national, symbolise l’espoir. [isanganiro/rpa]

- L’Union burundaise des journalistes se dit consternée par l’emprisonnement de Pierre Claver Mbonimpa président de l’APRODH. Selon le président de l’UBJ, il s’agit d’un acte délibéré, ignoble et négatif par rapport à la liberté de la presse. Alexandre Niyungeko trouve que par cet emprisonnement, les détenteurs des informations vont être saisis par la peur d’être arrêtés et emprisonnés et ainsi, la liberté d’expression sera compromise. Il constate que c’est l’unique but d’emprisonner Mbonimpa. Ainsi, il demande aux pouvoirs publics d’agir et militer pour que ce défenseur des droits de l’homme soit libéré. [bonesha]

- L’association Human Rights Watch a sorti un communiqué pour dénoncer l’arrestation et l’incarcération de Pierre Claver Mbonimpa. Elle considère qu’agir ainsi en incarcérant ce militant des droits de l’homme, c’est prendre en otage les victimes des droits de l’homme puisqu’il dénonçait beaucoup les cas tueries et les autres cas d’assassinats indépendamment de la victime de ces actes. Elle demande par conséquent au gouvernement de chercher ailleurs les ennemis du pays et de libérer ce défenseur des droits de l’homme. [rpa/isanganiro/rtr/bonesha]

- Alors que la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) qualifie d’arbitraire l’arrestation et l’incarcération du président de l’APRODH, l’ACAT France quant à elle a adressé une correspondance au président de la République du Burundi pour lui demander d’œuvrer en faveur de la libération de Pierre Claver Mbonimpa. Dans cette correspondance, cette association chrétienne se dit profondément préoccupée par cette détention qu’elle dénonce et se dit aussi préoccupée par la situation qui prévaut au Burundi en matière de violation des droits des personnes. Elle demande au président de la République de tout faire pour que Pierre Claver Mbonimpa, son association et les autres organisations de la société civile militant pour les droits de l’homme puissent travailler dans toute la tranquillité. [isanganiro/bonesha/rpa]

- Le gouvernement burundais assure qu’il ne peut pas s’ingérer dans le fonctionnement de la justice dans un pays démocratique comme le Burundi. Selon le secrétaire et porte-parole de ce gouvernement, les associations de la société civile qui sont en train de demander la libération de Pierre Claver Mbonimpa sont au nombre de 3 ou 4 sur un total de plus de 5000 association et ces associations ont probablement quelque chose à se reprocher pour avoir trompé le président de l’APRODH dans ses déclarations. Philippe Nzobonariba trouve par ailleurs que le président de l’OLUCOME ne pouvait pas demander que le président de la République intervienne afin d’obtenir la libération de Mbonimpa alors que ces mêmes associations demandent tous les jours au gouvernement de laisser la justice indépendante. Il assure que le gouvernement n’a pas la prérogative de donner un quelconque ordre à la justice et demande à cette dernière se suivre la loi pour traiter ce cas. [bonesha]

● Economie

- L’Association Burundaise des Consommateurs se dit consternée par la hausse du prix de l’essence décidée hier par le ministère du commerce. Le président de cette association  estime que cela vient amplifier le malheur de la population qui vit à peine puisque les prix vont suivre la même tendance. Noël Nkurunziza trouve que le gouvernement se donne le droit de hausser des prix des produits de première nécessité sans même en informer ou consulter la population qui est concernée au premier rang. Selon lui, cela entraîne des décisions qui ne prennent pas en considération la situation financière précaire de ces consommateurs qui semblent ainsi laissés à la merci des grandes fortunes. Il demande ainsi le gouvernement de revoir cette mesure afin de permettre un dialogue avant toute prise de décision en cette matière. [isanganiro]

● Sécurité 

- Les habitants de la colline Masare en zone Muyebe de la commune Musigati en province Bubanza sont inquiets des bandes d’hommes armés qui font la pluie et le bon temps dans les alentours de cette localité. Ils affirment que des groupes armés pillent la population dans la Kibira et cela s’observe presque tous les jours. Ils assurent que ces groupes les dépouillent de tout ce qu’ils ont sur eux et soulignent que ces embuscades n’ont pas encore fait de dégâts humains. Ils constatent aussi que ces personnes doivent être des civiles même si elles portent des effets militaires et sont armés de fusils. Ils demandent que leur sécurité soit assurée et que ces groupes soient démantelés dans les meilleurs délais afin qu’ils puissent continuer à emprunter les sentiers pansant dans la Kibira sans s’inquiéter. [rpa]