Nouvelles locales du vendredi 30 mai 2014
Nouvelles locales

@rib News, 31/05/2014

Sécurité

- Le marché provisoire du chef-lieu de la province de Kayanza a pris feu le soir de ce vendredi et toutes les marchandises qui s’y trouvaient ont toutes été brûlées. Selon le représentant des commerçants de ce marché, il était vers 18h alors qu’ils procédaient à la fermeture des kiosques que le feu a commencé dans un kiosque appartenant à un commerçant qui venait d’être assassiné sur place par un homme armé. De même ; le feu s’est aussi déclaré dans un autre kiosque d’un autre coin de ce marché et là, le propriétaire dudit kiosque avait été blessé à la jambe. Il estime que cet incendie cache bien de chose. Qui plus est, le matin de ce samedi, les agents de la Croix Rouge ont balayé tous les débris des marchandises carcinés ce qui a fait grandir les inquiétudes sur l’origine réelle de cet incendie. Ils demandent des enquêtes indépendantes. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

● Justice

- L’appel lancé par les organisations de la société civile et les médias dans le but de marquer leur soutient à Pierre Claver Mbonimpa et pour demander sa libération a été suivi en général. En effet, ces organisations avaient demandé à toute personne soucieuse des réalisations de Mbonimpa de porter une couleur verte et à ce qui ont des véhicules de klaxonner ce vendredi à 12h20 minutes durant toute une minute. L’appel lancé aux conducteurs de véhicules a été suivi surtout en ville sur les grands ronds points où les klaxons faisaient un bruit piquant. En outre, des policiers avaient été déployés pour essayer d’intimider les conducteurs et au rond point se trouvant tout près de Leo Burundi, un policier a filmé les conducteurs qui ont répondu à cet appel.

Parallèlement, l’appel concernant les habits n’a pas été largement suivi puisque la couleur verte n’était pas particulièrement visible dans les rues et les autres lieux. Les habitants de la commune Gihanga quant à eux ont répondu à cet appel d’une manière globale. En effet, certains de ces derniers avaient acheté des sachets verts qu’ils portaient soit comme des chemises, soit comme des écharpes ou foulards soit encore sur leurs bras. La police de cette commune n’est pas pourtant restée sans agir puisqu’elle a essayé de procéder à une chasse contre toute personne qui portait du vert. [isanganiro/rtr/bonesha/rpa]

- Le Conseil National de la Communication n’a pas apprécié le travail de mobilisation pour la libération de Pierre Claver Mbonimpa que les journalistes ont accompli et le qualifie de partial. Selon le président de ce conseil, les journalistes ont dépassé les limites en demandant à la population de porter des effets verts ou de klaxonner pour demander que le président de l’APRODH soit libéré. Selon Richard Giramahoro, cette mobilisation est contre la loi régissant la presse qui demande que le journaliste s’abstienne de diffuser une information pouvant perturber la paix et la sécurité ou inciter à la révolte. Il trouve que ce que la population a fait est une forme de manifestation et estime qu’il devrait y avoir une permission de la part de la mairie de Bujumbura afin qu’il n’y ait pas des personnes qui profitent de la situation pour agir contre la loi. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro/rtnb]  

- L’Union Burundaise des Journalistes a répliqué à ses prétentions du Conseil National de la Communication comme quoi il n’y a eu aucune faute dans ce que les journalistes ont demandé à la population. Le président de cette union estime que la déontologie journalistique les oblige à militer pour le respect des valeurs démocratiques comme les droits de l’homme et la liberté d’expression. Alexandre Niyungeko trouve par ailleurs que le CNC n’a pas à leur enseigner la déontologie de leur métier puisque ce sont eux-mêmes qui l’ont mise en place et qui la suivent et la respectent. Il promet qu’ils ne vont pas abandonner de réclamer que Pierre Claver Mbonimpa soit libéré puisqu’il n’est accusé de rien et demande au CNC d’abandonner de sa part de les traiter comme des perturbateurs puisque l’effet escompté par ce conseil ne sera jamais atteint. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

- Le gouvernement burundais estime de son côté que cette mobilisation de la population par la société civile et les journalistes ne diffère en rien d’une révolte. Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement fait savoir qu’ils sont habitués à une telle chose et ajoute qu’il s’agit aussi d’une provocation. Philippe Nzobonariba précise également que quiconque en profitera pour agir contre la loi devra en répondre personnellement. Il trouve aussi que les organisations dites de la société civile burundaise jouent la politique. Il précise aussi que le gouvernement est en train de suivre l’affaire et promet que la justice est indépendante et ne devra pas libérer le président de l’APRODH suite à ces actions. [rpa/bonesha/isanganiro/rtnb]

- Le syndicat SYGECO affirme qu’il a été surpris par l’emprisonnement de Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH. Lors d’une conférence de presse animée ce vendredi, le président de ce syndicat a rappelé le travail accompli par Pierre Claver Mbonimpa en faveur des femmes vendeuses de pagnes au marché dit chez Siyoni au moment où l’OBR était en train de confisquer leurs pagnes. Audace Bizabishaka précise que Mbonimpa a suivi ce dossier avec la plus grande détermination, passant des jours sans manger jusqu’à obtenir la libération des femmes qui avaient été arrêtés et détenues à la BCR. Selon lui donc, un fervent défenseur des droits de l’homme comme Pierre Claver Mbonimpa ne mérite pas la prison. Ainsi, il demande à la justice de faire des enquêtes sur les révélations qu’il a faites et de le libérer afin qu’il continue son travail de défense des droits des personnes. De même, il demande au gouvernement de tout faire pour que le Burundi ne soit pas indéfiniment sur la liste des pays qui ne respecte pas les droits de l’homme. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

- Le représentant de l’APRODH dans les régions du sud du pays estime que la sécurité d’un certain Alexis Niyubahwe n’est pas du tout assurée. Cet agent de la documentation nationale dans les régions de Bukemba et Gihofi de la province Rutana a été arrêté pour avoir publié un rapport faisant état des personnes qui détiennent des armes et qui s’en servent pour faire des exercices militaires en faveurs de certaines autres personnes. Innocent Mwumvikano trouve que des démarches suspicieuses sont souvent entreprises par les autorités de la documentation et de la police, ce qui fait penser qu’il doit y avoir un agenda caché contre cette personne détenue.

En outre, il trouve qu’il devrait y avoir des enquêtes concernant la détention illégale d’armes que cet agent a dénoncée dans son rapport de travail du moment que les personnes citées sont identifiables. Il dit aussi ne pas comprendre pourquoi cette personne incarcérée a été déplacée vers Bujumbura pour être incarcéré dans la prison centrale de Mpimba et qu’elle a été remise à la prison de Rutana le même jour. De même, il trouve qu’il y a des personnes qui veulent le transférer à l’hôpital alors qu’il se porte bien. Ainsi, il demande que sa sécurité soit assurée afin qu’il ne soit pas victime de ceux qui ne veulent pas que la vérité sur cette affaire soit mise au grand jour. [bonesha/isanganiro

● Politique

- Le parti Sahwanya Frodebu estime que la loi sur la CVR, même si elle vient d’être promulguée par le président de la République, devra changer après les élections de 2015. Le président de ce parti estime qu’elle ne reflète pas les aspirations des négociateurs d’Arusha, ni celles des burundais qui se sont exprimés lors de la consultation nationale, ni celles des consultations entre le gouvernement burundais et les Nations Unies. Léonce Ngendakumana trouve que le parti au pouvoir et le gouvernement ont usé de la force pour mettre en place cette loi et lui ont par la suite donné une orientation différente de celle que le autres burundais lui donnent ou lui avaient déjà donnée. Il trouve que l’aspect juridictionnel de cette loi a été laissé de côté, ce qui ne permettra pas de connaître ceux qui ont commis des actes dont ils devraient répondre. Ainsi, il constate que cette loi doit être changée pour bénéficier des subventions de sa mise en application puisque, selon lui, personne ne va débloquer des fonds pour la mise en application d’une loi controversée. [isanganiro]

● Economie

- La coordination des associations et syndicats du Burundi engagés dans la lutte contre la vie chère demande une mobilisation contre la famine au Burundi. Lors d’une conférence de presse animée par 477 associations et syndicats, le porte-parole de ces derniers trouve que selon une étude faite dans les provinces de Bujumbura mairie, Ngozi, Kayanza et Cibitoke, les prix de 4 produits à savoir le riz, le haricot, la pomme de terre et les oignons ont été revus à la hausse dans les proportions variant entre 50 et 100% dans ces derniers jours. Gabriel Rufyiri précise aussi que cette étude a montré que les matériaux de construction ont aussi connus une hausse de leurs prix. Il donne l’exemple d’un sac de ciment dont le prix est passé de 23.500FBu à plus de 28.000FBu. Il s’étonne aussi du fait que le prix de l’essence soit revu à la hausse deux fois successivement durant une période ne dépassant pas deux mois. De même, il trouve que le taux de croissance du Burundi ne varie jamais puisqu’il est de 4,8% alors que celui des pays limitrophes du Burundi en est au tour de 7%. Face à cette situation, ces associations et syndicats demandent la détaxation des produits de première nécessité ainsi que la tenue des états généraux de l’économie burundaise afin de dégager des solutions face à tous ces problèmes et bien d’autres non répertoriés dans cette étude. [rtnb/rpa/bonesha/rtr/isanganiro]