La BAD prévoit une croissance économique de 2,8% en Afrique en 2009
Economie

PANA, 26/06/2009

Bujumbura, Burundi - Les perspectives de l'Afrique sont négativement affectées par la récession mondiale au point où la croissance économique du continent ne devrait s'établir qu'à 2,8% seulement en 2009, soit moins de la moitié des 5,7% estimés pour 2008, indique le rapport 2009 de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives économiques de l'Afrique rendu public, vendredi, à Bujumbura.   

La croissance dans les pays exportateurs de pétrole, qui ont continué à distancer les autres en 2008 de 2%, marque également le pas et devrait s'établir à 2,4% en 2009, contre 3,3% pour les pays importateurs nets, selon la même source.

En outre, certains pays sont toujours aux prises avec de sérieuses difficultés, notamment la catastrophe humanitaire du Darfour, au Soudan, le naufrage de l'économie zimbabwéenne, les conflits et l'instabilité politique en Guinée, Guinée-Bissau, en Guinée équatoriale, à Madagascar et en Somalie, poursuit le rapport, en soulignant au passage que ce sont autant de situations qui assombrissent un peu plus les perspectives de croissance du continent.

En outre, indique la BAD, la stabilité macro-économique récente, si durement acquise dans les pays africains, a également été mise à mal par la flambée du prix des denrées alimentaires pendant les trois premiers trimestres de l'année 2008 et pourrait encore pâtir de l'aggravation de la conjoncture économique actuelle.

La ralentissement attendu des investissements dans la production de pétrole et de minerais devrait lui aussi freiner la croissance en 2009 et 2010, entrevoit le rapport de la BAD.

L'autre préoccupation majeure de la BAD porte sur l'inflation qui pose de sérieux problèmes pour avoir franchi la barre des 10% dans les pays importateurs de pétrole (hors Zimbabwe), atteignant 13,5% en 2008 contre 7,9% en 2007, sous l'effet, avant tout, du renchérissement du pétrole, des engrais et des denrées alimentaires.

L'inflation a aussi augmenté dans les pays exportateurs de pétrole, avec un taux moyen de 10% en 2008 contre 7,2% en 2007, ce qui est un signe, non seulement de l'alourdissement de la facture des importations mais aussi de contraintes affectant l'offre face à une demande intérieure soutenue, peut-on toujours lire dans le rapport de la BAD.

Un motif de satisfaction se dégage néanmoins du rapport en ce qui concerne les bénéfices exceptionnels liés aux cours des produits de base qui ont redressé les Finances publiques en 2007, aussi bien dans les économies exportatrices de pétrole que chez les importateurs nets.

Par contre, la situation de la balance courante s'est détériorée dans de nombreux pays en 2008, en particulier parmi les importateurs nets de pétrole dont le déficit agrégé s'est fortement creusé à 7,1% du Produit intérieur brut (PIB), contre 5,4% en 2007.

Le rapport réserve un chapitre aux Nouvelles technologies et innovation en Afrique dans lequel on apprend que l'Afrique est la lanterne rouge de la planète en termes de pénétration.

Dans les pays d'Afrique subsaharienne, le taux de pénétration d'Internet est inférieur à 7%, tandis que pour les abonnés disposant de connexion à large bande, le taux passe en dessous de 1%.

En dépit de ces faibles taux de pénétration, le rapport trouve que l'Afrique est le théâtre d'une véritable prolifération d'innovations technologiques, comme, entre autre, la banque virtuelle, les paiements et commerces électroniques, l'administration en ligne, l'éducation à distance, les programmes de renforcement des capacités en Nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC).