Nouvelles locales du jeudi 03 juillet 2014
Nouvelles locales

@rib News, 03/07/2014

● Justice

- La synergie des médias s’est penchée ce jeudi sur l’arrestation et l’incarcération du président de l’APRODH accusé d’atteinte à la sûreté intérieur et extérieur de l’Etat. La synergie est revenue sur les causes de cette arrestation qui est en quelques sortes les révélations de ce défenseur des droits humains concernant les jeunes burundais qui seraient en train de faire des entraînements para militaires dans l’Est de la RD Congo dans le secteur de Kiriba Ondes. En effet, il avait affirmé qu’il a des preuves de ces entraînements, preuves constituées de photos de certains jeunes en tenues militaires et/ou policières avec des fusils alors qu’ils n’appartiennent à aucun de ces deux corps.

La synergie a également rappelé les origines de ces révélations sui se trouvent être le câble diplomatique que le BINUB a envoyé aux Nations Unies et qui a suscité une vague d’indignations ayant même conduit le président de l’APRODH à faire ses enquêtes à ce sujet. Elle a aussi rappelé que l’élément déclencheur doit être le discours du président de la République à Kirundi où Nkurunziza s’était attaqué violemment à ceux qu’il a qualifiés de diffuseurs de rumeurs portant atteinte à l’unité nationale. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

- Selon le FORCS, cette attitude du gouvernement burundais d’emprisonner le président de l’APRODH ne vise rien d’autre que l’enterrement des révélations de Pierre Claver Mbonimpa. Selon le délégué général de ce forum, le gouvernement veut que ces révélations ne soient pas connues de personne d’autre que celles qui y sont déjà impliquées. Vital Nshimirimana estime pourtant que comme cette affaire concerne tous les burundais et même la communauté internationale, personne ne peut se taire parce que si tel est le cas et si les informations rapportées sont réellement vraies, l’irréparable sera sans doute commis. Il estime par ailleurs que ceux qui sont conscients de cet état dangereux de cette situation vont venir soutenir ce défenseur des droits de l’homme ce vendredi devant le tribunal de grande instance de Bujumbura où Pierre Claver Mbonimpa aura comparu afin de se rendre compte de la véracité de ses affirmations. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

- Selon le politologue Siméon Barumwete, le président de l’APRODH est une personnalité pas comme les autres. En effet, ce professeur d’université estime que la contribution de Pierre Claver Mbonimpa dans la construction de la démocratie au Burundi est sans appel. Il trouve que cette arrestation et cette incarcération ne sont pas profitables au peuple burundais mais plutôt collent une mauvaise image très négative au pays de Mwezi Gisabo et à son gouvernement. Il trouve qu’en ce moment où le pays est entrain de s’engager dans le processus électoral, la liberté d’expression que les burundais avaient acquise depuis surtout les années 1993 devrait être sauvegardée par tous les moyens. [rpa/bonesha/rtr/isanganiro]

● Economie

- Dans son discours à la nation lors de la commémoration du 52ème anniversaire de l’indépendance du Burundi, le président de la République a semblé accréditer la thèse d’une origine criminelle des incendies qui ravagent les marchés de ce pays dans ces derniers jours. Dans son discours, Pierre Nkurunziza a déploré ces incendies qui ne font que faire reculer l’économie du pays en général et celle des commerçants victimes en particulier. Ainsi, il a demandé la mise sur pied des comités mixtes de sécurité dans différents marchés, lesquels comités devraient prendre des mesures de prévention contre la répétition de tels incidents. De même et surtout, il a demandé aux responsables administratifs, policiers et judiciaires de tout faire pour rechercher et sanctionner les malfaiteurs impliqués dans ces actes (comme pour dire qu’il y a des auteurs de ces incidents). [rpa]

- Le syndicat des commerçants (SYGECO) a salué cette annonce du président de la République. Selon le président de ce syndicat, ils avaient depuis longtemps demandé qu’il y ait une mise en place des commissions mixtes de prévention et de suivi de cette question et voilà que la déclaration du chef de l’Etat rencontre leur souhait de toujours. Audace Bizabishaka demande alors que les enquêtes à ce sujet soient continuées, accélérées et qu’elles aboutissent à des condamnations parce que selon lui, il est inconcevable que des incendies se déclarent d’une manière obscure dans les différents marchés et que la situation deviennent tellement confuse que les commerçants ne savent plus à quel saint se vouer. Rappelons que depuis l’année 2010, une quinzaine de marché ont déjà pris feu, dont certains pour une deuxième fois dans cette même période et tous dans des circonstances non encore élucidées jusqu’à présent. [rpa]

- La banque mondiale vient de publier un rapport sur les conditions de vie et de richesse des populations du monde entier selon les pays. Ce rapport place la population Burundaise à l’avant dernière position parmi les populations touchées par la pauvreté. Ce rapport précise aussi que la population burundaise a un revenu moyen d’à peine à 250 dollars américains par an. Il s’agit d’un rapport accablant pour le Burundi et pour sa population dans la mesure où dans la communauté de l’Afrique de l’Est, le Burundi vient en dernière position suivi de l’Uganda qui est l’avant dernier. [isanganiro]

- La PARCEM estime que le Burundi manque cruellement de devises. C’est après que le porte-parole du ministère des finances et de la planification ait affirmé que les devises sont en grande quantité et que les commerçants et les échangistes aient démenti cela en affirmant que la BRB ne leur donne plus de devises depuis bientôt une année. Selon le président de cette ONG locale, la plupart de ces devises arrivent au le pays dans le cadre d’appui budgétaire et un peu par le biais des exportations. Faustin Ndikumana constate par ailleurs que ces importations ont suffisamment chuté et qu’il est difficile pour le pays d’affirmer qu’il dispose des devises dans cette situation. En effet, il trouve que la corruption prend une ampleur inquiétante dans le pays et que même les bailleurs du Burundi deviennent réticents dans l’octroi des subventions d’une manière directe. Il trouve aussi que les hommes d’affaires préfèrent aller investir ailleurs suite même à cette corruption. Il demande au gouvernement de tout faire pour faire cesser ce fléau. [bonesha/rpa]